Des camionneurs unis
D'est en ouest, de nombreux camionneurs sont présentement en route vers Ottawa. archives
Un mouvement massif s’élève, entre autres, devant la mesure fédérale obligeant les camionneurs à être adéquatement vaccinés contre la COVID-19 lorsqu’ils traversent la frontière pour revenir au pays.
Pour les camionneurs qui n’ont pas reçu lesdits vaccins, une quarantaine de 14 jours est désormais nécessaire. « L’effet le plus néfaste c’est qu’actuellement, il y a déjà une pénurie mondiale de camionneurs. En révoquant le droit de traverser la frontière canado-américaine, le gouvernement va accentuer la pénurie de personnel », estime Alejandro Aja, Chamblyen ayant évolué dans le monde du camionnage.
« L’ironie est que tout ce que vous regarderez et tout ce que vous toucherez autour de vous a été transporté par un camionneur. » – Alejandro Aja
La mesure, en vigueur depuis le 15 janvier, a suscité un mouvement qui déferle sur le Canada. De nombreux convois provenant des quatre coins de la nation ont pris la route afin de manifester face à la mesure et doivent atteindre Ottawa le 29 janvier. En peu de temps, des groupes solidaires aux camionneurs ont pris forme sur les réseaux sociaux. Convoy to Ottawa 2022 qui comptabilisait près de 550 000 abonnés hier et Convoi de la liberté 2022 qui en comptabilise près de 65 000 aujourd’hui en sont de probants exemples. Pour des raisons que le journal ignore pour le moment, la page Convoy to Ottawa 2022 a été fermée dans le nuit et a redémarré sous le nom de Convoy to Ottawa 2022 Restart. Elle regroupe présentement près de 90 000 abonnés.
Patrick Bezeau est camionneur sur le territoire. Il est vacciné et est en faveur que les gens se fassent vacciner. Il n’approuve toutefois pas la mesure imposée par le gouvernement fédéral. « Je suis contre le fait d’obliger les camionneurs à être vaccinés. Je trouve que le gouvernement présentement agit en syndicat en privant les camionneurs de traverser les douanes. Au bout de la ligne, c’est la population et la chaîne économique qui va payer pour », résume-t-il.
« Réduire le nombre de camionneur sur nos routes qui pourront traverser la frontière va assurément créer une pénurie plus grande dans les commerces », craint M. Aja. Il mentionne la pénurie de main d’oeuvre que vit le secteur du camionnage, comme plusieurs autres secteurs professionnels. « L’ironie est que tout ce que vous regarderez et tout ce que vous toucherez autour de vous a été transporté par un camionneur », termine M. Aja.
GoFundMe gelé
Un sociofinancement a été mis en branle pour les camionneurs en déplacement vers Ottawa. Quelques 4,5 M$ ont été amassés jusque là. La plateforme GoFundMe a indiqué avoir gelé l’entièreté de la somme dédiés aux camionneurs. GoFundMe réclame un plan clair sur la façon dont le montant sera dépensé. «Les fonds seront conservés en toute sécurité jusqu’à ce que l’organisateur soit en mesure de fournir la documentation à notre équipe sur la manière dont ils seront distribués », a écrit par courriel Rachel Hollis, porte-parole de la plateforme de financement collaboratif.
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