Des prix qui ne cessent de monter
L’inflation se fait sentir dans les secteurs alimentaire, automobile et immobilier, alors que de nombreux citoyens peinent à se loger, à se nourrir et à se déplacer dans le respect de leur budget.
Selon un sondage de la firme Léger, 86 % des Québécois sont inquiets de la hausse du coût de la vie.
« Ça se ressemble beaucoup partout, commente Jessica Collin, directrice de l’épicerie Métro Collin, à Chambly. L’inflation affecte tous les secteurs et pas seulement l’industrie de la viande comme on y a été habitués par le passé. Tous les produits de base sont touchés. Je ne sais pas si l’on peut parler d’une hausse plus fulgurante qu’à l’habitude, mais ce qui est certain, c’est que c’est plus impressionnant parce que plus de produits sont touchés. » Parmi eux, on compte le pain et les produits laitiers.
« Avec le prix de l’essence et du panier d’épicerie, comment est-ce qu’on s’en sort avec un salaire moyen?! » – Kelly Gilmore
Une combinaison de facteurs
Selon Mme Collin, l’inflation s’est faite de façon graduelle et est attribuable à une combinaison de facteurs. « La pandémie en fait partie, la pénurie de personnel aussi. Des commerces comme le nôtre sont vraiment à la fin des chaînes de production. Nous avons vu des productions être affectées dans plusieurs domaines, comme celui des concessionnaires, qui n’ont pas de voitures en inventaire. Nous sommes aux prises avec le même problème », explique Mme Collin, qui mentionne qu’une pénurie de matériaux affecte également la chaîne de production. « La pénurie de verre, par exemple, affecte la production des contenants de nos produits. Il ne s’agit donc pas que des aliments. L’augmentation des prix se produit pour plusieurs raisons qui dépassent ce que l’on s’imagine de prime abord. »
Quant à la guerre en Ukraine et aux sanctions économiques posées contre la Russie, il serait, selon Mme Collin, trop tôt pour en constater les effets directs sur les prix à l’épicerie. « Ce sont vraiment les effets générés par la pandémie depuis deux ans que l’on ressent encore énormément », conclut-elle.
Elle ne pense pas que l’inflation quant aux importations profite aux produits locaux, parce « qu’eux aussi sont touchés par l’inflation. Il y a certes un engouement pour l’achat local depuis que les consommateurs veulent soutenir les producteurs d’ici et les aider à traverser la pandémie. Mais, dernièrement, la hausse du prix de l’essence et l’inflation en général font tellement mal que les gens recherchent surtout des manières d’avoir des rabais ».
Cette chasse aux aubaines à laquelle Mme Collin fait référence se constate notamment sur les pages de réseaux sociaux, telle celle de « Chambly-Richelieu-Carignan Blackmarket », où une grande communauté de citoyens s’échangent conseils et trouvailles pour faire des économies.
Pour un parent monoparental
« Lorsque je vois, dans ce genre de groupes et de pages Web, des gens qui cherchent un appartement à louer pour eux-mêmes ou leurs enfants, et qui ne trouvent pas, je trouve cela triste », entame Kelly Gilmore, jeune maman anciennement monoparentale qui cherche activement un appartement à louer sur la Rive-Sud pour son père.
« Il y a quelques années, il était encore possible de trouver un condo décent à 250 000 $. Ça me fâche de voir à quel point tout est cher », déplore la jeune femme, qui fait une veille régulière du marché des municipalités du territoire. « Les prix ont tout simplement explosé. Je vis à Otterburn Park, près de Saint-Hilaire, à 20 minutes de Chambly. Dans le coin, les prix étaient encore raisonnables jusqu’à dernièrement. Maintenant, c’est comme dans le reste de la région. Je me mets à la place d’un parent monoparental qui chercherait à se loger avec ses trois enfants. Avec le prix de l’essence et du panier d’épicerie, comment est-ce qu’on s’en sort avec un salaire moyen?! »
Question aux lecteurs:
L’inflation vous inquiète-t-elle?