Dur de recruter des jeunes
En vue de profiter de la saison estivale et de l’engouement attendu pour le tourisme, les municipalités du territoire ont lancé l’opération « séduction » afin de convaincre les étudiants de postuler pour des postes saisonniers. Mais les jeunes sont-ils au rendez-vous?
Les annonces quant aux emplois d’été municipaux pullulent en cette période de l’année. Depuis le début du mois, la Ville de Chambly cherche pas moins d’une centaine d’étudiants pour combler des postes d’été, notamment comme animateurs de camps de jour, préposés à l’entretien des parcs et espaces verts, préposés à l’accueil au bureau d’information touristique, superviseurs au centre nautique Gervais-Désourdy, surveillants à vélo, etc.
Or, avec le renforcement de la pénurie de main-d’œuvre, les étudiants se veulent plus sélectifs quant au choix de leur employeur, négociant davantage leur salaire et leurs conditions de travail, ce qui rend le recrutement plus ardu. Si, avant la pandémie, ces derniers étaient déjà à la recherche d’un horaire plus flexible, aujourd’hui, ils cherchent aussi une meilleure sécurité d’emploi, conscients de la prédominance du télétravail dans divers secteurs. « C’est difficile, nous avons essayé différentes stratégies pour attirer plus de candidats. Nous avons surtout du mal à combler les postes d’animateurs dans les camps de jour », de rapporter les ressources humaines de la Ville au journal.
« Cette année, si je ne trouve pas de stage en télétravail, je ne travaillerai probablement pas, au risque de sembler paresseuse. » – Julie
Une question de « priorité »
« Je suis réticente à faire du service à la clientèle ou à travailler comme animatrice dans un camp de jour, car j’ai peur d’attraper la COVID au contact des clients ou des enfants, et de la transmettre à mon père, qui a une santé fragile. En dehors de la famille, je limite mes contacts à ceux qu’impose le cégep », confie au journal Julie, une étudiante qui avait pour habitude de travailler chaque été. « Cette année, si je ne trouve pas de stage en télétravail, je ne travaillerai probablement pas. Au risque de sembler paresseuse, ce n’est plus ma priorité », de conclure la jeune femme.
« Si le programme Jeunes volontaires a très bien fonctionné en hiver, on a fait beaucoup moins de recrutement pour cet été », rapporte une employée du Carrefour Jeunesse Emploi – comptés Iberville/Saint-Jean, dont l’un des points de service est situé à Marieville (151, rue Principale).
Alors, comment attirer les jeunes?
Bien qu’offrir un salaire concurrentiel soit le meilleur moyen d’attirer les jeunes, certains employeurs se démarquent en intégrant davantage de tâches sollicitant la technologie mobile et les réseaux sociaux, sinon en misant sur les valeurs sociales de leur entreprise. Selon Randstad, leader mondial dans l’industrie des services de ressources humaines, pour attirer les talents de moins de 24 ans, il faudrait ainsi se doter d’une politique sur les appareils mobiles et faire appel à sa conscience sociale.
« Les membres de la génération Z ont grandi avec les téléphones intelligents dans la main. Ils présentent un taux d’adoption plus élevé de la technologie mobile que toute génération (alors qu’ils possèdent un téléphone intelligent dans une proportion étonnante de 98 %) et ils y passent énormément de temps (plus de quatre heures par jour). Pour cette raison, on fait de l’accès aux technologies mobiles les plus récentes une priorité au travail (…) Parmi les enjeux sociaux qui intéressent les jeunes travailleurs, mentionnons la protection de l’environnement, l’équilibre entre les sexes, la diversité et l’inclusion, ainsi que les possibilités de bénévolat au sein de la communauté locale. Les jeunes souhaitent redonner, et s’ils détectent au sein de votre entreprise des valeurs comparables à leurs propres valeurs, il est plus probable qu’ils voient votre organisation comme un endroit accueillant dont ils voudront faire partie. »