Chambly autorise le projet Lumicité
Le projet de construction Lumicité sur le site de l’ancienne usine Agrico a reçu le feu vert de la Ville de Chambly.
Le conseil a voté en faveur du projet de développement lors de la séance ordinaire du 5 avril dernier.
Un rappel du projet
Les plans du promoteur Groupe Lumicité, fondé par Mario Gisondi et Ghislain Beaudry, impliquent la construction de cinq habitations multifamiliales de six étages, totalisant 206 logements, et l’aménagement d’un local commercial de restauration, le tout sur le terrain situé à l’angle du chemin du Canal et du boulevard De Périgny. La clientèle attendue serait les personnes semi-retraitées.
C’est en s’en remettant au règlement sur les projets particuliers de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI), qui permet d’éviter de se conformer à la réglementation d’urbanisme quant à certains aspects, dont le nombre d’étages et le zonage, que le projet a pu être autorisé.
« On est très confiants (…) Pour nous, les validations requises ont été faites, et depuis fort longtemps. » – Alexandra Labbé
Un vote unanime
Parmi les citoyens venus assister à l’assemblée ordinaire au Pôle culturel de Chambly, plusieurs appréhendaient le vote avec nervosité. N’empêche, s’il n’en tenait qu’à certains élus, ce moment fort attendu serait passé dans le beurre, alors que les conseillers Carl Talbot et Colette Dubois ont tout simplement « proposé » et « appuyé » l’autorisation du projet d’envergure, pensant pouvoir passer au prochain dossier. « Dans ce cas-ci, c’est réputé pour être adopté à l’unanimité », a rappelé Mme Labbé, avant de céder la parole à l’ensemble des conseillers. Tour à tour, ces derniers ont voté en faveur du projet, tout en expliquant ce qui motivait leur choix, à la demande de Louise Chevrier, citoyenne de Chambly.
Une demande qui n’a pas fait le poids
Comme Mme Chevrier, plusieurs des citoyens présents dans la salle y étaient, tantôt pour demander des éclaircissements, tantôt pour manifester leur désir de reporter le vote, dont François Normand, citoyen de Chambly depuis 29 ans et avocat de profession. Le juriste, qui a mentionné avoir fait ses « devoirs », fait partie des citoyens ayant signé une demande d’approbation référendaire relativement au projet Lumicité.
« Je ne me suis jamais mêlé de la vie municipale, pas plus que politique (…) c’est ma première intervention », a précisé l’avocat. À la suite d’échanges avec le service du greffe, M. Normand a eu la confirmation que la demande référendaire qu’il a cosignée a été rejetée par la Ville, ses signataires n’habitant pas dans la zone ciblée, et leur nombre (deux selon la Ville) étant insuffisant. Notons tout de même qu’un nombre plus important de citoyens a quand même fait valoir ses inquiétudes au travers du processus de consultations mené par la Ville.
« Je suis en désaccord (…) avec la position de la Ville (…) j’ai pu faire mes devoirs (…) ce n’est pas un des cas prévus par la Loi sur l’urbanisme », a avancé l’avocat, qui prétend qu’il pourrait y avoir erreur de la part de la Ville et que la demande référendaire était recevable. « On est très confiants (…) Pour nous, les validations requises ont été faites, et depuis fort longtemps », a répondu la mairesse.
Les deux points de vue
Rappelons que parmi les raisons évoquées par les citoyens en défaveur de l’autorisation du projet tel quel, on a mentionné le caractère dépaysant de bâtiments à six étages, et la peur de ressembler « à Montréal, ou encore à Brossard ». Certains ont aussi fait part d’inquiétudes relativement à la fluidité de la circulation, puisque l’étude en ce sens, menée par un prestataire mandaté par la Ville, est toujours en cours. « Ça prend en considération plusieurs projets(…) on ne va pas débourser pour une étude spécifique pour un coin de rue ou pour un seul projet (…) mais le développement de ce secteur est inclus dans les études », a promis Mme Labbé, tout en rappelant que l’ensemble des questions et des inquiétudes citoyennes soulevées avaient été soumises à la Ville, qui en avait fait le suivi au travers du travail de consultation et d’information mené depuis des mois.
Le conseil municipal a finalement énuméré les bénéfices du projet qu’il a autorisé, insistant sur la réponse au besoin criant de logements, puisque le promoteur Lumicité devra contribuer au fonds de logement social à hauteur minimale de 12 unités. Le conseil a évoqué l’opportunité de revitaliser la bande du canal, l’aménagement paysager prévu, le réaménagement de la rue Migneault, l’aménagement d’une passerelle piétonne qui liera le secteur à celui du Vieux-Chambly, un accès à la bande cyclable existante, l’attrait « éco-quartier » favorisant le transport actif et l’accès aux services de proximité, puis, finalement, les taxes foncières qui seront générées.
À la suite de la parution de cet article, la conseillère du troisième district, Colette Dubois, a contacté le journal pour réitérer que selon elle, « C’est un très beau projet, qui profitera notamment à la clientèle cible, soit les personnes âgées, en leur offrant une sécurité. Il n’a jamais été notre intention de régler rapidement la question, au contraire. Notre décision est réfléchie, un comité y travaille depuis des années, et tout le conseil est sur la même longueur d’onde. »