COOP de propriétaires : le futur quartier idéal à Chambly?
Un regroupement citoyen entend créer un quartier de minimaisons dans la région de Chambly, dont le concept sera celui d’une coopérative de propriétaires.
Sylvie Parenteau est une retraitée qui vit seule. Comme beaucoup de Chamblyens dans sa situation, elle aimerait faire partie d’une communauté active, dont la vie serait axée sur le partage et le social, au sein d’un même voisinage, et où l’achat d’une maison ne se soumettrait pas aux lois de la spéculation immobilière. Elle a donc imaginé le quartier idéal, une coopérative de propriétaires de minimaisons regroupées autour d’espaces communs.
Une réponse très positive
Sylvie a sondé la population afin de savoir si la création d’un quartier établi selon les principes d’une coopérative trouverait preneur. « J’ai mené un sondage auprès des habitants de la région sur les réseaux sociaux. J’ai vraiment été agréablement surprise par l’engouement manifesté en réponse à ma sollicitation », révèle la Chamblyenne.
« Les gens qui vivent seuls, les familles monoparentales et les personnes âgées autonomes s’y retrouveront. » – Sylvie Parenteau
C’est en recevant plusieurs dizaines de réactions et de demandes relatives au projet, de la part de répondants de tous les âges, que Sylvie a constaté l’intérêt porté par un grand bassin de citoyens à l’égard d’une coopérative. « De là, j’ai pu m’associer à certains des intéressés et nous avons constitué un groupe de cinq fondateurs. »
« Il y a vraiment un grand intérêt de la part de gens de la région pour le concept d’écoquartier, dans le genre de ce qui se fait avec les minimaisons, comme on peut le voir avec le Petit Quartier de Sherbrooke », observe la très entreprenante Sylvie. Questionnée à savoir ce qui explique l’engouement pour son projet, elle répond qu’il s’agit, pour les intéressés, de pallier un manque. « Je pense que ce qu’il manque aux gens, c’est une vie communautaire, une vie de partage et d’entraide. C’est l’idée de l’échange et de la synergie qui les attire vers le projet et qui leur manque. C’est d’abord un projet social avant d’être une question de prix, même si l’abordabilité constitue aussi un avantage significatif. Les gens qui vivent seuls, les familles monoparentales et les personnes âgées autonomes s’y retrouveront. »
Le concept
Ce projet, sur lequel Sylvie et ses collaborateurs travaillent depuis des semaines, implique la création d’un quartier complet d’une cinquantaine de minimaisons à prix abordables. « On y trouverait des bâtiments communautaires, des parcs, une piscine et un jardin communautaire. Ce serait porté sur la sociabilité, d’abord et avant tout, puis sur l’achat de propriétés à prix abordables. Ce serait aussi intergénérationnel. Disons que ça va ressembler au principe d’un syndicat de copropriétés. Ce sera une seule adresse, avec chaque maison qui y devient une unité, et la coopérative gérera l’ensemble des unités. »
Deux obstacles
Bien que le projet avance à bon train, Sylvie admet qu’ « il reste encore beaucoup de travail à faire pour en élaborer tous les principes, incluant les règlements. Il faut déjà se constituer en tant que coopérative, le projet en étant encore à ses débuts. »
Mais le plus dur est à venir. Car s’il n’a pas été difficile de mobiliser les adhérents, il semble plus compliqué de trouver le site qui accueillera ce quartier. « Nous en sommes à l’étape de trouver un terrain à prix réduit dans la région, et ce n’est pas évident vu la rareté dans le marché. Nous demeurons toutefois confiants d’y arriver. »
Un autre défi, et non le moindre, s’impose à Mme Parenteau et à son groupe de fondateurs. « Il faudra que la Ville accepte les minimaisons dans le zonage du plan d’urbanisme. Nous avons sondé la Municipalité. Nous en avons compris que ce n’était pas dans ses plans, du moins pas à court terme, et nous le comprenons. Mais nous demeurons déterminés. »
Si elle n’a pas encore établi de moyen de communication pour permettre aux futurs adhérents de se manifester et de prendre contact avec elle, Mme Parenteau entend communiquer de futurs détails concernant une séance d’information qui s’adressera aux citoyens, mais dont la date demeure indéterminée. « On envisage aussi d’ouvrir une page sur les réseaux sociaux pour informer la population quand le projet sera plus avancé. »
En attendant, les intéressés sont invités à consulter le Journal de Chambly pour toute information pertinente à venir concernant le projet, puisque l’instigatrice en assurera le suivi auprès de la rédaction.