Secteur enclavé et en chantier

Le chantier de la nouvelle école du secteur Centre de Carignan cause des maux de tête à certains résidants du secteur.

« Ça fait shaker la maison en entier jusqu’au sous-sol », rapporte au journal Marie-Ève Jalbert, résidante de la rue Gertrude du secteur Centre de Carignan. Ils sont plusieurs dans le quartier à soulever cette réalité quant au camionnage fréquent sur les rues étroites et « pas sécuritaires pour nos enfants » que sont notamment Marie-Anne Ouest et Gertrude. Des citoyens du secteur parlent de fissures qui se seraient développées en raison des vibrations causées par les poids lourds qui circulent. La Ville indique avoir fait la visite de propriétés environnantes avant le début des travaux afin de prendre des photos de l’état des lieux. « S’il y a des dommages aux propriétés, ceux qui sont responsables des travaux devront assumer les réparations », dit Patrick Marquès, maire de Carignan.

Secteur enclavé

C’est une zone enclavée dans laquelle vivent les résidants du secteur Centre. Dans le but de décloisonner le secteur, le prolongement de la rue Albani, afin d’accéder à la route 112, fait partie du processus de développement. La Ville affirme poursuivre ses représentations auprès du ministère des Transports du Québec (MTQ), de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour un passage sur les terres agricoles, ainsi qu’auprès du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) concernant le respect de la bande de protection de 80 mètres. « On est tous d’accord que l’on a besoin de cette école, mais on dirait que c’est fait à l’envers. Les infrastructures auraient dues être prévues avant », soulève Mme Jalbert.

Quand elle a appris que l’école se ferait sans l’existence du lien entre la rue Albani et la route 112, Fanny Clément, résidante du secteur, a mis en branle une pétition. Les citoyens du secteur vivent les effets du développement depuis près d’une dizaine d’années, plus précisément depuis 2016, avec le développement du boisé du Parchemin. « Alors même que les permis de construction sont octroyés sans que les infrastructures nécessaires ne soient mises à niveau pour accueillir les nouveaux résidants, la nouvelle école primaire du secteur Centre sera maintenant construite sans qu’une rue dédiée ne soit prévue dans ce secteur enclavé », écrit-elle au sein de la pétition.

« Le dossier est actuellement suspendu, puisque la CPTAQ est en attente d’informations supplémentaires pour procéder à son analyse. » – CPTAQ

À travers celle-ci, les citoyens demandaient aux gouvernements, municipal et provincial, avant le début des travaux, une solution quant au camionnage intensif sur les rues Henriette et Gertrude pour la construction de la future école et du Centre des aînés. Le nouveau lien servirait aussi à accueillir le trafic engendré, une fois l’école et le Centre des aînés en fonction. Ce sont plus de 300 signatures qu’elle a recueillies. Elle les a ensuite transmises au député de Chambly, Jean-François Roberge, mais souligne ne pas avoir eu de réponse qui lui convenait.

Par étape, dans le but de créer le lien d’Albani à la route 112, une résolution a été adoptée, en septembre 2021 par la Ville, afin de pouvoir soumettre un dossier d’autorisation à la CPTAQ. « Ce que l’on me dit, c’est que c’est en processus […] avant toute chose, il fallait avoir la certitude qu’il y a un contrat d’octroyé pour construire un projet pour avoir l’argumentaire suffisant auprès de la CPTAQ », précise Patrick Marquès.

De son côté, la CPTAQ dit au journal que « le dossier est actuellement suspendu, puisque la CPTAQ est en attente d’informations supplémentaires pour procéder à son analyse ». D’autres demandes d’autorisation se feront ensuite, dont l’une auprès du MELCC, une autre auprès de la MRC de La Vallée-du-Richelieu et une auprès du ministère des Transports (MTQ). Lors de rencontres en 2019 et en 2020, la Ville de Carignan avait fait part au MTQ de son désir de prolonger la rue Albani jusqu’à la route 112. Le MTQ mentionne être au fait que la Ville de Carignan souhaitait déposer, à l’automne 2021, une demande d’autorisation auprès de la CPTAQ pour le prolongement de la rue Albani. « Le Ministère n’a pour le moment pas reçu de demande officielle de la Ville de Carignan. Le cas échéant, lorsqu’il en recevra la demande, le Ministère analysera la demande d’accès à la route 112 à partir de la rue Albani », stipule pour sa part le MTQ.

Les citoyens s’entendent pour dire que la Ville est à l’écoute de leurs inquiétudes, mais ils souhaiteraient que des actions aient lieu rapidement.

« 21 h, on ferme! »

Il est interdit d’émettre du bruit de nature à troubler la paix ou la tranquillité du voisinage entre 21 h et 7 h, du lundi au vendredi. Au mois dernier, des citoyens mentionnent qu’un camion s’est trouvé sur le lieu du chantier de la nouvelle école en dehors des heures permises, dérangeant par ses gyrophares et son bruit de moteur. « Nous avons donné des avis au gérant du chantier. Il s’assure que les travaux ne commencent pas avant 7 h et que ça finit aux heures convenues », soutient le maire. Sur les réseaux sociaux, Diane Morneau, conseillère du district, écrit aux citoyens de son secteur que pour résoudre un problème avec les activités liées aux chantiers, l’idéal est de contacter la Ville. Si le problème se produit en dehors des heures de la Ville, il faut contacter la Régie de police. La conseillère n’avait pas répondu à la demande d’entrevue du journal au moment d‘écrire ces lignes.