Des bébés naturellement
La Maison de naissance du Richelieu a célébré ses 10 ans la semaine dernière. Portrait d’un établissement très apprécié par les mamans qui en ont bénéficié, mais encore très mal connu.
Depuis mercredi, cela fait 10 ans que la Maison de naissance du Richelieu oeuvre à repeupler la Montérégie.
L’établissement a été le premier du genre à voir le jour dans la région. Dix ans après, c’est encore la seule adresse en Montérégie pour une future mère qui souhaite accoucher naturellement. Deux autres maisons du genre seraient en projet dans la région.
« Ici, c’est un service cinq étoiles. » – Cécile Masson
Depuis ses débuts, ce sont plus de 2600 nouveau-nés qui ont connu leur premier jour à Richelieu. Dans une maison qui n’est pas la leur, mais qui en a tous les aspects, les « clientes », comme les appellent les gardiennes des lieux, sont suivies de près par une équipe de sages-femmes. « Ici, c’est un service cinq étoiles », indique Cécile Masson, responsable du service sage-femme au CISSS de la Montérégie-Centre, à la tête de l’établissement depuis ses débuts, et il n’y a aucune exagération dans ses propos.
« Un service cinq étoiles »
L’équipe de la maison est composée de 12 sages-femmes aidées par une personne aux services administratifs. Des aides natales sont à temps partiel. En entrant dans les lieux, il est difficile de ne pas se sentir comme à la maison. Même s’il y a une entrée d’urgence prévue pour les ambulances, le temps semble être le maître mot pour prendre soin de la grossesse des futures mamans. « La Maison de naissance s’adresse aux femmes en bonne santé qui désirent accoucher naturellement. C’est un service personnalisé que nous proposons 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Il y a toujours une sage-femme de garde pour répondre à toutes les questions. Les clientes connaissent toute l’équipe du moment de leur venue jusqu’au jour de l’accouchement. Après la naissance, le temps de séjour est de 3 à 24 h », nous indique Mme Masson. La maman est suivie jusqu’à six semaines après la naissance du bébé.
Les chambres de naissance, au nombre de quatre, sont plus proches de la chambre d’hôtel que de la chambre d’hôpital : lit de grande taille, bain, lit pour bébé en bois, fauteuil en cuir, décoration soignée, tranquillité… Même les couleurs des murs ont été pensées. À proximité, une cuisine est à la disposition des clientes. Au moment de notre passage, une cuisinière y équeutait des fraises pour la seule pensionnaire des lieux.
Comme il est toujours difficile de faire deux fois une bonne première impression, la première rencontre avec une sage-femme dans l’établissement dure 45 minutes. Du temps qui permet de répondre à toutes les questions, mais aussi d’expliquer les limites d’un accouchement naturel à la Maison de naissance.
L’hôpital pas loin
« Pour plusieurs problèmes de santé, on ne peut pas suivre ici certaines clientes. Il peut aussi y avoir certaines complications pendant la grossesse ou l’accouchement. À ce moment, un transfert se fait à l’hôpital de Saint-Jean avec lequel nous avons des ententes. Au final, ce sont environ 25 % de transferts à l’hôpital qui sont effectués chaque année. Cela veut dire que plus de 70 % des accouchements sont naturels à la Maison de naissance. En 2022, c’est quelque chose d’impressionnant », rappelle Mme Masson, qui donne ainsi un choix à ses clientes.
Les sages-femmes de la Maison propose un autre service, à domicile cette fois. « Nous faisons environ 15 % des accouchements chez les personnes, dans le confort de leur domicile. »
Pas si connu
Géré par le CISSS de la Montérégie-Centre, l’encadrement des futures mamans est totalement pris en charge par le gouvernement. Pourtant, l’endroit semble manquer de notoriété. « On ne nous connaît pas encore très bien, mais cela est de moins en moins vrai. L’idée est d’arriver à faire 400 suivis par année. L’année passée, nous en avons fait 288. Nous étions cependant en manque de personnel. » Mme Masson est très heureuse de voir de plus en plus d’omnipraticiens parler de la Maison de naissance à leurs patientes. » Nous sommes très fiers d’avoir une Maison de naissance dans notre CISSS pour offrir aux parents la liberté de choix en vue de la naissance de leur enfant. L’apport des sages-femmes est extrêmement apprécié de la clientèle et représente une composante essentielle de nos services offerts en périnatalité « , souligne le président-directeur général du CISSS de la Montérégie-Centre, Richard Deschamps.
Il y a une vingtaine de maisons de naissance au Québec, soit environ une par région et plusieurs dans les deux métropoles que sont Montréal et Québec.
Dans la grande Montérégie, la Maison de naissance du Richelieu est la seule pour le moment. Elle devrait recevoir bientôt l’aide de deux autres établissements.
Les sages-femmes détiennent une formation universitaire de quatre ans et demi, incluant des stages en Maison de naissance et en milieu hospitalier.
Pour pouvoir pratiquer, elles doivent être membres de l’Ordre des sages-femmes du Québec, poursuivre une formation continue et maintenir à jour leur formation en urgence obstétricale et néonatale.