« Iron Woman »
Isabelle Grenier est la présidente d’une entreprise de fabrication et d’installation de structures d’acier basée à Chambly. Dans ce secteur souvent perçu comme masculin, elle a su sans difficulté manier le fer dans un gant de velours.
Être une femme à la tête d’une entreprise qui coupe, perce, soude ou encore monte des structures en acier « cela ne fait pas de différence. C’est une question de confiance en soi, d’approche et d’expérience », explique Isabelle Grenier, présidente de Structures Sim-Con.
Il est difficile de remettre en question sa connaissance dans le domaine. « Ce sont mes parents qui ont mis en place cette entreprise. Quand je suis née, ils ont lancé l’affaire dans le sous-sol de notre maison à Carignan. Ils y construisaient à l’époque des clôtures de bois, d’acier, des clôtures de sécurité. Moi, je les ai toujours vus faire. Lorsqu’ils se sont installés dans le quartier industriel de Chambly, l’entreprise est vite devenue l’endroit où j’allais travailler l’été. »
Une progression
Le monde de l’entrepreneuriat est encore majoritairement masculin, même si le fossé, qui était béant il y a quelques années, se réduit. Au Québec, 20,1 % des personnes qui sont membres d’un conseil d’administration ou titulaires d’un poste de dirigeant au sein d’une entreprise sont des femmes, selon une étude de Statistique Canada parue en 2019. Il y a une dizaine d’années, cette statistique était plutôt entre 10 et 15 %. Par contre, toujours selon Statistique Canada, une femme d’un conseil d’administration a deux fois moins de chances qu’un homme de devenir présidente du conseil ou de l’entreprise.
Au début, Isabelle Grenier a choisi d’effectuer un DEC en éducation spécialisée sans envisager de reprendre l’entreprise familiale. « Ma mère était éducatrice avant de se consacrer à temps plein à l’entreprise, alors cela m’a donné des idées. » Finalement, en 2013, elle reprend les rênes de Structures Sim-Con. Son cousin viendra se greffer au projet. Ensemble, ils ont modernisé l’usine et ont fait gonfler le chiffre d’affaires.
Solidarité féminine
« Il y a 50 employés aujourd’hui dans l’entreprise. Au début, ils étaient environ 35. Je crois que l’atout qu’ont les femmes à la tête d’une entreprise, c’est leur capacité à écouter et à comprendre leurs employés. À l’heure où beaucoup de sociétés sont en pénurie de main-d’œuvre, cette caractéristique nous permet, je crois, d’avoir une bonne rétention de personnel. Nous avons une très belle équipe. »
Au moment de prendre une photo afin d’illustrer le portrait de Mme Grenier, cette dernière n’a pas hésité à appeler toutes les travailleuses de l’entreprise pour montrer qu’entre femmes, la solidarité est de rigueur.