28 jours sans alcool

Dans le cadre de saines habitudes de vie, Paméla Boucher, kinésiologue césairoise, en est à son 5e Défi 28 jours sans alcool consécutif.

C’est la dixième année d’existence du défi. Pour l’occasion, Paméla Boucher en sera l’ambassadrice en Montérégie. Le principe du défi consiste à prendre une pause engagée de la consommation d’alcool pendant les 28 jours du mois de février. Dans la foulée, l’organisme amasse des dons pour soutenir les programmes de préventions dispensés par la Maison Jean-Lapointe auprès des jeunes dans les écoles du Québec. En 10 ans, c’est près d’un million de jeunes qui ont été rencontrés partout au Québec pour faire la prévention de la consommation.

Elle a pris connaissance du défi il y a environ six ans. « Je me suis dit que c’était le fun de prendre une pause d’alcool post-temps des Fêtes », indique-t-elle. Quelques années plus tard, devant son statut et sa capacité à amasser de volumineux dons pour la cause, l’organisation l’a approchée afin de lui offrir un rôle plus important.

Pour une seconde année, l’humoriste Jean-Michel Anctil est porte-parole du défi. Avant la pandémie, il avait déjà fait un deux mois sans alcool. « Les Fêtes, tu manges beaucoup, tu te couches tard, etc. Je m’étais dit que j’allais prendre une pause », indique celui qui s’est déjà entraîné sous l’aile de Paméla Boucher. Il avait traversé ces deux mois somme toute facilement. « J’avais réalisé que les occasions de prendre un verre sont pas mal fréquentes », mentionne M. Anctil. Le défi représente donc pour lui l’occasion de renouer avec cette hygiène de vie passagère. À travers cette pratique, celui qui incarne notamment Priscilla et Râteau a constaté une amélioration en ce qui a trait à son énergie et à sa qualité de sommeil.

Apprécier boire

La femme sportive de Saint-Césaire ne s’en cache pas : elle aime bien le vin. Les deux premières années, elle a dû faire preuve de créativité afin de traverser le défi. « J’ai allongé quelques kilomètres de plus lors de mes courses pour aller chercher un peu plus d’endorphine et de dopamine », explique-t-elle. Les trois dernières années, une fois l’habitude ancrée, ont toutefois été plus faciles pour elle.

Jean-Michel Anctil se qualifie de buveur social. « Je n’ai pas de problème, mais j’aime prendre un verre de vin avec des amis lors d’un bon souper », convient-il. Il souligne cependant être capable de se passer d’un verre d’alcool quotidien. Dans son entourage, il existe cette personne qui a besoin de prendre son verre de vin à tous les repas. « J’ai dit que c’est un problème, ça. C’est souvent l’association que l’on fait, « ça me détend, ça me relaxe » ». Il en profite pour sensibiliser autour de lui qu’il existe d’autres façons de faire diminuer une forme « d’anxiété ».

« La SAQ est là pour faire des profits. Mais c’est à nous de tracer la ligne. » – Jean-Michel Anctil

Trois modèles de participation

Pour ceux qui trouvent que cesser la consommation d’alcool pendant 28 jours, c’est trop, de nouveaux modèles de participation existent. Le défi de type bronze permet au participant de ne pas boire du vendredi au dimanche inclusivement. Il y a également le défi de type argent. Celui-ci propose de ne pas boire du lundi au jeudi inclusivement. Pour finir, le défi de type or est celui lié à une abstinence de 28 jours. « Le défi s’adapte. Ça le rend plus accessible », résume Mme Boucher.

Sensibilisation à travers la consommation

D’un côté, la population est sensibilisée de plusieurs façons aux méfaits que peut causer l’alcool lorsque consommé en trop grande quantité. De l’autre, la Société des alcools (SAQ) du Québec demeure une entrée d’argent considérable pour le gouvernement. N’est-ce pas contradictoire? « Il n’y a rien de mal à prendre un p’tit verre de vin de temps en temps. C’est de savoir consommer avec modération », nuance la Césairoise.

« La SAQ est là pour faire des profits. Mais c’est à nous de tracer la ligne », estime pour sa part Jean-Michel Anctil.

Jean Lapointe

L’argent du Défi 28 jours ira à la Fondation Jean-Lapointe. Celle-ci souhaite amasser 1 500 000 $ afin de soutenir le déploiement de programmes de prévention auprès de milliers de jeunes de la province afin de les sensibiliser et de les informer quant aux problèmes liés à la consommation d’alcool et autres substances.

Jean-Michel Anctil a connu Jean Lapointe, décédé le 18 novembre dernier. C’est le premier spectacle d’humour sur scène qu’a vu Jean-Michel Anctil. C’est ce qui lui a donné envie de faire le métier d’humoriste. « J’avais dit à ma mère »Un jour, tu vas venir ici et c’est moi qui vais être sur scène » ». Quelques années plus tard, il mettait en action ses paroles. 

Il décrit Jean Lapointe comme étant un homme généreux, affable et à l’écoute. « Il m’a donné de précieux conseils. J’étais très triste à son décès. J’étais fasciné par cet homme », termine l’humoriste, qui se rappelle la fois où il a mangé un spaghetti chez M. Lapointe. 

Nouveaux standards de consommation

Selon les nouveaux Repères canadiens sur l’alcool et la santé (RCAS), dès les premiers verres d’alcool dans la semaine il y a des risques pour la santé. RCAS écrit que « la consommation de trois à six verres standards par semaine représente un risque modéré pour la santé ». Après cette quantité, plus on consomme d’alcool, plus le risque de méfaits (sept types de cancer, la plupart des maladies cardiovasculaires, maladies du foie, actes de violence) augmenterait.

Les nouveaux repères remplacent les Directives de consommation d’alcool à faible risque, publiées en 2011. Ils tiennent compte de la réalité des gens pour les aider à évaluer leurs habitudes et à prendre des décisions éclairées concernant leur santé.

Pour illustrer ces risques, les RCAS présentent un continuum de risque associé à la consommation d’alcool qui aidera les gens à décider eux-mêmes du degré de risque qu’ils sont prêts à prendre. Le rapport soulève les constats suivants :

Boire de 1 à 2 verres standards par semaine représente un risque faible.

Boire de 3 à 6 verres standards par semaine représente un risque modéré.

Boire 7 verres standards ou plus par semaine représente un risque de plus en plus élevé.

Où que vous soyez sur le continuum, pour votre santé, boire moins, c’est mieux.

Les jours où vous prenez de l’alcool, limitez votre consommation à 2 verres standards.

Lorsqu’on est enceinte ou que l’on tente de le devenir, il n’y a aucune limite de consommation d’alcool sans danger.