Agriculture biologique : la Montérégie s’adapteagriculture, biologique

Plus de 24 hectares de terres agricoles de Montérégie ont été aménagés au profit de l’agriculture durable en 2024. Une partie de ces surfaces concerne Chambly.

Entre les épisodes de canicule et les inondations, les agricultures prennent de plein fouet les changements climatiques. La Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Montérégie, ainsi que l’organisme caritatif ALUS, aidant les agriculteurs dans leur projet de biodiversité, ont décidé d’agir pour soutenir l’activité en épaulant financièrement les exploitations qui accueillent en leur sein des structures amenant la biodiversité.

Pour le moment, l’identité des agriculteurs ne peut être dévoilée, mais au moins une exploitation sur Chambly est concernée par l’aménagement de haies multifonctionnelles, de bandes pour pollinisateurs ou de parcelles pour la fauche retardée afin d’aider les oiseaux champêtres. Julien Pagé, président du comité ALUS Montérégie, insiste sur le virage nécessaire de la biodiversité dans le milieu agricole. « Sensibiliser les agriculteurs à ce sujet est un travail quotidien, assure le dirigeant. Beaucoup pensent que la biodiversité peut être une menace pour les cultures, mais c’est bien souvent le contraire sur le long terme. »

Par son concept, ALUS insiste sur le fait de laisser la nature et les écosystèmes vivre au gré des saisons.

« Nous pouvons lutter efficacement contre l’érosion ou bien favoriser le nombre d’agents pollinisateurs avec des aménagements naturels, poursuit Julien Pagé. Notre programme dédommage les agriculteurs à hauteur de leur perte de revenus liée à la superficie de terres et de récoltes. »

Une aide pécuniaire

À titre de soutien pour ces nouveaux projets, les entreprises agricoles participantes recevront des rétributions financières totalisant près de 72 400 $ d’ici 2028. Par ailleurs, ALUS Montérégie s’engage à pérenniser ces aménagements. En effet, les ententes de conservation établies en 2019, couvrant 19,04 hectares, seront ainsi reconduites pour une autre période de cinq ans, ce qui représente un investissement de plus de 65 000 $ en paiements annuels pour assurer le maintien à long terme des projets ALUS.

« On veut s’assurer de l’intégrité de la structure et des répercussions sur les récoltes ainsi que sur l’écosystème, affirme Julien Pagé. Plusieurs agriculteurs réalisent plusieurs projets avec nous, car ils constatent les effets positifs. »

Le discours est toujours le même et le dirigeant d’ALUS Montérégie confirme qu’il est davantage accepté par les professionnels au fil du temps. « Notre liste d’attente s’allonge concernant les agriculteurs en demande, assure-t-il. Mais nous sommes limités par la disponibilité de nos fonds. La biodiversité représente toute la chaîne alimentaire. Si certains insectes sont de très bons pollinisateurs, d’autres peuvent faire des nuisances à vos cultures. Dans tous les cas, les prédateurs seront là pour contrôler les ravages et c’est la méthode la plus efficace. »