Au tour du milieu communautaire de manifester
Afin de dénoncer le sous-financement du milieu communautaire et de rappeler l’épuisement et la pénurie de personnel qui l’accablent, la Corporation de développement communautaire Haut-Richelieu-Rouville (CDCHRR) a pris part à une importante manifestation dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire.
Ce sont plus de 1 400 organismes d’action communautaire autonomes qui se sont mobilisés et qui ont pris part à la vague de grèves et de fermetures dans les 17 régions du Québec, du 21 au 24 février. Une grève d’une ampleur jamais vue dans le milieu communautaire. La CDCHRR, qui représente des membres de toutes les municipalités du territoire, était au rendez-vous.
Jusqu’au bureau des ministres
Des manifestations ont eu lieu dans certains lieux publics ainsi que devant les bureaux d’élus du gouvernement avant de culminer en un rassemblement de clôture devant l’Assemblée nationale, le 24 février.
« Ce qui anime les organismes communautaires aujourd’hui, c’est de la colère, mais aussi du désespoir. » – Caroline Toupin
« Cette mobilisation survient alors que le milieu communautaire dénonce l’incapacité du gouvernement à honorer sa promesse d’améliorer le financement des organismes communautaires de la province », indique la cellule de manifestants.
En Montérégie, les groupes communautaires, incluant la CDCHRR et des membres du territoire, ont marché du cégep Édouard-Montpetit jusqu’au bureau du ministre Carmant, le 21 février dernier. Des cartes postales ont également été expédiées par le mouvement aux ministres Boulet, Carmant et Dubé afin de faire valoir leur position.
La CDCHRR indique au journal que « depuis plusieurs années, le RQ-ACA réclame des investissements supplémentaires récurrents et indexés de 460 millions de dollars pour financer adéquatement la réalisation des missions des organismes. Chaque journée qui passe sans financement supplémentaire ne fait qu’empirer l’état d’un milieu communautaire qui est aux prises avec des fermetures et des bris de services dans plusieurs milieux ».
« Ce qui anime les organismes communautaires aujourd’hui, c’est de la colère, mais aussi du désespoir. Plusieurs ont l’impression qu’ils n’ont plus d’autres choix que de sortir dans la rue pour poursuivre leur mission, c’est pourquoi la mobilisation est aussi vaste. La CAQ s’est engagée à offrir un soutien financier aux organismes communautaires et, pourtant, à quelques mois des élections, aucune promesse n’a été remplie. Les organismes communautaires sont souvent le dernier recours des personnes dans le besoin qui tombent dans les mailles de notre filet social. Nous ne pouvons pas accepter d’abandonner ceux qui ont besoin de nous pour une question de financement. Il est temps que les choses changent », déplore Caroline Toupin, porte-parole de la campagne Engagez-vous pour le communautaire et coordonnatrice du Réseau québécois de l’action communautaire autonome.