Aux sources du Bassin de Chambly : des étagères de dons dévalisées

L’organisme Aux sources du Bassin de Chambly, qui offre du soutien en matière de sécurité alimentaire et matérielle, a une fois de plus été victime de vols de dons massifs à même ses étagères, durant plusieurs jours consécutifs à partir du 28 janvier.

Les images captées par le système de caméra révèlent qu’une personne s’est effectivement emparée des dons qui avaient été laissés aux portes de l’organisme, pour ensuite les entasser dans son coffre de voiture, dont la plaque n’a pu être identifiée.

Comme à l’habitude, les dons avaient été déposés dehors, sur les installations placées à cet effet. « Le matin, on remarquait que nos étagères avaient été fouillées et dévalisées, et que des sacs avaient été éventrés, relate Sophie Thewys, responsable de la mise en marché et du développement commercial.  En guise de leurre, j’ai mis des boîtes en carton et des sacs identifiables, pour ensuite constater qu’ils n’étaient plus là le lendemain matin. On parle de dizaines de sacs et de boîtes volés. Il y a de l’électronique, des vêtements, des jouets, bref, des denrées de tous les secteurs qui ont ainsi été dérobés, au point où on s’est demandé si le voleur prévoyait ouvrir une friperie! »

« (…) on sait qu’il s’agit d’un vol de revente, et non pas de besoin. » – Sophie Thewys

Mme Thewys précise que bien que les dons ne soient pas dérobés à l’intérieur de l’établissement, leur saisie constitue bel et bien un vol, « car il reste qu’ils viennent se servir sur notre terrain, un terrain privé, sans que ça ne leur soit dédié ».

Pas le premier vol de cette ampleur

Ce n’est pas la première fois que l’organisme est victime d’un vol identifiable. « L’été dernier, c’est un homme qui venait plusieurs fois en pickup (camionnette) noir, accompagné de sa famille, embarquer tout nos dons électroniques pour de la revente. »

Pour Mme Thewys, ces vols n’ont rien à voir avec la hausse du prix du panier d’épicerie. Elle insiste pour dissocier ces actes de la clientèle ciblée par son organisme, qui elle, est vraiment dans le besoin. « Il arrive qu’il y ait des larcins ayant besoin de mitaines ou d’autre chose, et en cas de besoin réel, ça ne nous dérange pas, bien que l’on préfère qu’ils nous adressent leur demande directement. Mais lorsqu’on voit quelqu’un vider tout ce qu’il y a sur les racks (étagères) pour mettre le stock dans son coffre de voiture, on sait qu’il s’agit d’un vol de revente, et non pas de besoin. On reconnaît très bien les vols de besoin, et ce n’est pas ce dont il s’agit. »

Prévenir plutôt que sévir

« Malheureusement, les voleurs organisés s’arrangent pour qu’on ne voit pas leur plaque d’immatriculation en stationnant leur véhicule d’une certaine manière ou en ajustant l’intensité de la lumière des phares pour qu’elle soit éblouissante et cache la plaque, indique Mme Thewys. Certains portent des casquettes, cagoules ou capuchons pour ne pas qu’on puisse les identifier. Ils sont très forts. On vient de se doter d’un système de caméra plus performant qui nous permettra de percevoir plus de détails sur les images. On a aussi mis des panneaux de sensibilisation pour les décourager, leur rappelant qu’ils ne font pas que nous voler à nous, mais qu’ils volent aussi la communauté et les gens dans le besoin. »

Elle ajoute que dans la majorité des cas, il est très compliqué de retrouver les voleurs et de porter plainte contre eux, car l’identification repose souvent sur les dires de témoins plutôt que sur des preuves concrètes, ce qui rend l’intervention plus difficile pour la police. « Mais ce qu’on demande aux policiers, c’est de faire des rondes plus régulières la nuit autour de notre organisme pour faire de la dissuasion. »

Jusqu’à maintenant, l’organisme n’a pas souhaité prendre de dispositions pour rendre le lieu moins invitant pour les voleurs. « On pourrait mettre un grand grillage avec une clé, mais jusqu’à maintenant, on n’a pas souhaité le faire car on trouve cela rébarbatif. Il n’est pas dit que ce ne sera pas envisagé si la situation ne s’améliore pas. En attendant, on demande aux gens d’éviter de nous apporter leurs dons quand la friperie est fermée, mais plutôt pendant les heures d’ouverture pour qu’on puisse les protéger. Sinon, il y a toujours un risque que ce soit volé. Nous sommes ouverts toute la semaine, dans la journée, incluant la fin de semaine, pour accommoder aussi ceux qui travaillent en semaine. »