Carignan : la Ville refuse la démolition d’une maison pour la troisième fois

Le comité de Démolition de la Ville de Carignan vient de rejeter la demande de démolition d’une maison sur l’Île-aux-Lièvres. C’est la troisième fois que le projet est refusé.

Au 146, rue Olivier-Morel, se trouve une maison unifamiliale isolée située sur l’Île aux Lièvres. Après des demandes en mai 2023 et mars 2024, le propriétaire a sollicité une nouvelle démolition de la bâtisse au conseil de Démolition de Carignan. Pour une troisième fois, celle-ci est refusée.

« Si une maison est encore récupérable, elle pourrait servir à une autre famille que celle qui veut détruire. » – Diane Morneau

Pour la première fois, des états de faits étaient manquants. « Le rapport de l’inspecteur en bâtiment ne mentionnait pas que la maison était récupérable et que les travaux à faire étaient essentiellement d’entretien, assure la Ville de Carignan. De plus, un expert devait donner son avis sur le problème d’infiltrations d’eau et de stabilité de la structure. Enfin, il manquait le coût des réparations à réaliser ainsi que des précisions sur le nouveau projet surtout concernant le volet d’économie d’énergie. »

Le deuxième refus, au mois de mars 2024, est dû au montant des travaux nécessaires estimés à environ 700 000 $ pour réhabiliter l’ensemble de la maison. « C’est un coût élevé mais la valeur de la maison l’est bien plus, poursuit la Ville de Carignan. De plus, la construction d’une maison neuve similaire est plus dispendieuse. Aussi, les dommages sont causés par un manque d’entretien du bâtiment et les réparations exigées ne sont pas hors norme, selon un expert. Enfin, l’apparence de l’immeuble n’exige pas sa démolition. »

Plusieurs motivations

Cette fois, le propriétaire a soumis une expertise d’un architecte sur l’état du bâtiment et un rapport d’un évaluateur agréé rapportant encore plus de détails sur les travaux à réaliser pour cette maison de 1997, estimée à 938 551 $, victimes, toujours selon la Ville, « d’infiltrations d’eau et de moisissures avec des lacunes au niveau de la ventilation ».

Face à ces analyses, Luc Laforge, président du comité de Démolition, a annoncé le refus de démolir la propriété. « Compte-tenu des rapports d’expertise et d’évaluation du bâtiment, du fait qu’une grande partie des réparations sont dues à un manque d’entretien des propriétaires, de la perte de valeur du bien due à des travaux non-autorisés, des problèmes structurels et de moisissure corrigibles ainsi que de l’apparence non-détériorée de l’édifice, nous refusons la démolition. »

La conseillère municipale Diane Morneau, membre du comité de Démolition, explique davantage les motivations des décisions des élus dans les dossiers le concernant. « On vient nous voir de plus en plus fréquemment pour des maisons construites durant les années 90. Si une maison est encore récupérable, elle pourrait servir à une autre famille que celle qui veut détruire. Or, le meilleur moyen de recycler une maison est de la réutiliser en offrant plus de logements pour des gens qui n’ont pas forcément les mêmes moyens financiers. C’est un message qui commence à passer auprès des citoyens. »

Dans le cas du 146, rue Olivier-Morel, neuf résidents voisins ont demandé officiellement de ne pas procéder à la destruction de la maison. « Il se peut aussi que nous refusons des démolitions car le nouveau projet ne convient pas, poursuit Diane Morneau. Ce qui est le cas ici même. Le nouveau projet dénote avec les maisons avoisinantes. On essaie de respecter une certaine harmonie entre les maisons. »