Chambly : Samuel Côté remporte le Canadaman
Le Chamblyen Samuel Côté a remporté le triathlon extrême Canada Man. À 25 ans, il espère vivre de son sport.
Le Canada Man/Woman n’est pas qu’un simple triathlon. C’est un triathlon extrême! Pour faire simple, ce sont les mêmes disciplines et distances qu’un triathlon classique, sauf que les conditions de course sont plutôt difficiles.
Le Chamblyen Samuel Côté, vainqueur de l’épreuve, raconte son périple de la semaine dernière à Lac-Mégantic. « Nous avons commencé par la natation dans l’obscurité la plus totale. C’était difficile, car nous n’étions pas préparés à cela. De plus, l’eau était froide, mais la température de l’air l’était encore plus! Si bien que lorsqu’on est sortis de l’eau, les vêtements collaient à la peau et nous avions encore plus froid. »
Les triathlons extrêmes ne sont pas nombreux, et parvenir à terminer le parcours est un réel accomplissement. « C’est beaucoup d’entraînement et de préparation, poursuit Samuel Côté. Au Québec, on ne sait pas trop à quoi s’attendre en automne. On peut évoluer sous le soleil ou sous la grêle, à 15 degrés ou proche de 0. On doit donc préparer notre équipement, car nous sommes livrés à nous-mêmes. »
Un mental d’acier
C’est pourquoi la distance de natation a été réduite quasiment de moitié pour ainsi proposer un parcours de deux kilomètres. Après la nage, le Chamblyen a dû parcourir 180 kilomètres à vélo ainsi qu’un marathon. Il a terminé le parcours en 10 h 16 min. « À un moment, je voulais tout lâcher lorsque j’étais sur le vélo. Il faisait trois-quatre degrés et au bout de deux heures de course, j’étais pris par le froid. Je m’encourageais en me disant de tenir dix minutes, puis dix autres minutes. Finalement, mes appareils de mesure montraient que j’étais en-dessous de mes performances, alors que j’avais la sensation d’être à bloc. Dans ces cas-là, il ne faut pas se dire que l’on a un marathon derrière, sinon ça coupe les jambes! »
Bien qu’il soit ravi de son temps, Samuel Côté assure qu’il était d’abord venu pour la victoire. « Je suis venu dans cet état d’esprit. Pour surmonter toutes ces difficultés durant la course, il n’existe pas de recette secrète. C’est du travail, s’habituer à repousser ses limites et apprendre à supporter la douleur. Cela demande du développement personnel. »
Le Canada Man, appartenant au circuit Xtri World Tour, a la particularité d’offrir un parcours se terminant au sommet du mont Mégantic, à 1 102 mètres d’altitude. « La course est un parcours et non un circuit, poursuit le Chamblyen. Cela veut dire que vous ne redescendez pas ce que vous montez. Le dénivelé était positif de 3 000 mètres à vélo et de 1 500 mètres pour le marathon! De plus, les douze derniers kilomètres de la course à pied étaient très techniques, avec une pente accentuée et des pierres à éviter. »
En ce moment, Samuel Côté savoure la récupération. « Je reste dynamique, car le corps est habitué, mais le rythme est bien moins soutenu. » Le jeune de Chambly a arrêté les études et souhaite désormais vivre de sa passion. « Je veux devenir athlète professionnel. Très peu sont élus, mais c’est possible. J’ai été invité pour la prochaine édition de la Norseman, la Xtri la plus difficile. C’est un honneur qui ne se refuse pas. D’ailleurs, beaucoup de personnes y sont refusées. La course se déroule en Norvège et il faudra voyager avec une équipe pour m’accompagner. Cela demande plusieurs investissements financiers. Je ferai une course en Suisse pour m’y préparer. C’est mon objectif! »