Cueillir sous la pluie

Les conditions météorologiques de cet été impactent l’autocueillette dans certaines fermes de la région. 

Les défis ne manquent pas cette année pour les agriculteurs. La pluie et les mauvaises températures n’impactent pas seulement leur récolte, ils ont également des conséquences sur l’achalandage des visiteurs venus pour faire de l’autocueillette.

Des jours de visite limités

La pluie a été l’un des plus gros défis pour l’autocueillette chez les agriculteurs rencontrés de la région. L’incertitude des températures décourage de nombreux visiteurs à venir cueillir des fruits. « Seuls les plus hasardeux se présentent », souligne Marielle Farley, cofondatrice du Potager Mont-Rouge. 

Au verger Cammia, la pluie a retardé la période d’autocueillette de camerise. Celle-ci s’est terminée quelques jours plus tard que prévu. « On a dû fermer quelques jours, car il avait beaucoup trop d’eau », souligne Ariane, copropriétaire du verger. Lors de forte pluie, elle explique qu’en raison de la fragilité du fruit, il est préférable de repousser la cueillette pour éviter de l’abimer. 

Les chaleurs caniculaires et le soleil de plomb ont mené les cueilleurs à venir en grand nombre en matinée. « À partir de midi, il n’y avait plus personne », affirme Ariane. 

Malgré que les conditions météorologiques n’étaient pas les plus clémentes pour l’accueil des cueilleurs, Arianne affirme que ceux-ci étaient au rendez-vous lors des beaux jours.

« On ne peut pas laisser un champ murir sans savoir si les gens vont venir ». – Marielle Farley

Les deux agricultrices notent la présence de nombreuses familles, qui profitent des jours ensoleillés pour venir faire le plein de petits fruits. Marielle Farley souligne le support des citoyens. « Les gens sont prêts à manger local, on ressent leur soutient ». Ariane ajoute que les bons commentaires qu’elle reçoit l’encouragent à continuer. « C’est comme une source de paye, de satisfaction qu’on a bien fait notre travail ». 

Défis 

L’incertitude des belles journées complique le travail des agriculteurs. « On ne peut pas laisser un champ murir sans savoir si les gens vont venir », affirme Marielle. L’agricultrice explique que la chaleur fait murir les fraises plus rapidement. « Après murir, c’est pourrir », souligne-t-elle.

Elle remarque la présence anormale d’humidité pour la période de l’année. L’agricultrice explique que l’humidité favorise la présence de champignon dans les champs.

Marielle Farley affirme que les fermes agricoles deviennent « pas mal ingénieuses » pour trouver des solutions qui leur permettent de jongler à travers les différentes intempéries.

Elle se réjouit de pouvoir compter sur le kiosque de la ferme ainsi que sur les ventes au marché Jean-Talon. Elle affirme que si le Potager Mont-Rouge dépendait uniquement de l’autocueillette, « ce serait des pertes incroyables ».

Toutefois, la cofondatrice du Potager Mont-Rouge affirme être « dans les chanceux des malchanceux ». Elle note que certains secteurs ont reçu beaucoup plus d’eau qu’à Rougemont. Elle explique que l’eau abime les fraises, ce qui a obligé certains producteurs à jeter une partie importante de leur récolte.

La saison d’autocueillette est terminée au verger Cammia. La période de cueillette des camerises est « très courte et très intense ». Cette année, la camerisière a cueilli, durant 12 jours, du 5 au 17 juillet. L’an passé, la période de cueillette a été de six jours. Malgré les intempéries météorologiques, l’agricultrice affirme avoir eu une production très abondante cette année. « Pour la qualité des fruits, on n’est pas à plaindre ».  Au Potager Mont-rouge, l’autocueillette de bleuet a débuté et la production est abondante.