Deux visions s’affrontent
Le maire sortant, Denis Lavoie et son opposant Steeves Demers ont débattu devant une cinquantaine d’entrepreneurs dans la cadre d’une activité payante organisée par la Chambre de commerce et d’industrie du Bassin de Chambly (CCIBC) au Fourquet Fourchette, le 26 octobre.
L’échange a porté sur six thèmes, soit l’achat local, les horodateurs, le développement immobilier et les infrastructures routières, le parc industriel, la taxation municipale ainsi que l’exploitation du bassin de Chambly et du Fort.
Les interventions des deux hommes politiques sont demeurées cordiales et civilisées tout au long du débat, mais les attaques mutuelles n’ont pas manqué.
Chaque candidat a eu deux minutes pour se présenter et ensuite trois minutes pour répondre à chacune des questions posées par la présidente de la CCIBC, Brigitte Dionne. Les sujets avaient été soumis par les membres de la Chambre.
Réalisations
Dès le début, Denis Lavoie a défendu le bilan de son administration. « On a travaillé sur nos finances de 2013 à 2017. C’est un succès sur toute la ligne ! HEC cible la Ville de Chambly comme étant la ville la mieux gérée. Ce sont des gens qui n’ont pas d’agenda politique, ce sont des chercheurs universitaires. Si quelqu’un s’attaque à ça, il ne sait pas ce qu’est la connaissance », a lancé le premier magistrat dès sa présentation.
Ses réalisations ont été le fil conducteur de son discours. « Dans les deux dernières années, il s’est ouvert 35 nouveaux commerces de détail, de services à la population à Chambly », a insisté le maire dans la portion portant sur l’achat local.
Il a également défendu l’implantation des horodateurs dans la Ville. « J’ai rencontré un restaurateur qui m’a dit que c’était sa meilleure année ! L’alarmisme, on peut le combattre par les chiffres. […] On est la seule ville au Québec, la seule, qui a donné une gratuité pour ses résidants. Les autres maires m’en parlent et Chambly est devenue la référence », a argumenté le chef d’Action Chambly à ce sujet.
En ce qui concerne l’exploitation du bassin de Chambly, le maire a proposé d’améliorer et d’amplifier le sentiment d’appartenance de la population envers ce lieu. « Il faut sécuriser le bassin. […] Il faut miser sur un tourisme historique » a avancé M. Lavoie tout en affirmant avoir sécurisé les berges et avoir redonné l’accès à ce site à la population.
Dans les derniers moments de la rencontre, Denis Lavoie a intensifié les attaques envers son opposant en reprenant certains passages de sa dernière publicité ou en l’accusant de dire une chose et son contraire.
Consultation
Pour sa part, Steeves Demers a misé sur la consultation et le changement de philosophie. « On peut se targuer de récolter des prix. On peut les observer et trouver qu’ils tiennent bien la route. On ne gagne pas une élection et on ne mérite pas la confiance des gens simplement en sortant des prix de toutes sortes », a fait remarquer l’aspirant maire dans son introduction.
Le chef de Démocratie Chambly a insisté sur l’importance du dialogue. « On veut travailler avec les citoyens, que ce soient des petits, des moyens ou des grands développements. C’est de ça qu’on parle quand on parle d’acceptabilité sociale. Aujourd’hui en 2017, je ne comprends pas pourquoi, on essaie de faire des choses en cachette, de développer sans consulter les citoyens », a déploré M. Demers.
Le candidat s’est clairement prononcé contre les horodateurs et a promis de les abolir s’il prend le pouvoir. « C’est une mesure improvisée ! On n’a eu aucune analyse. […] et là, on nous fait croire que les gens sont heureux de ça. Franchement, je n’y crois pas » a-t-il indiqué.
Dans la question sur le bassin de Chambly, Steeves Demers a mis l’accent sur la question environnementale. « Il faut être un peu environnemental et travailler avec le COVABAR. Essayer d’assainir les eaux du Richelieu qui se déversent dans le bassin de Chambly. […] Lorsque la qualité de l’eau sera parfaite, on pourra redonner accès aux citoyens » a énoncé l’ancien conseiller.
En réponse aux réalisations du maire, le candidat a rappelé qu’il a siégé au conseil municipal huit des douze années de l’administration Lavoie et que par conséquent le mérite des réalisations devait être partagé selon lui.
À la toute fin du débat, l’aspirant maire a tenu à marquer clairement la « différence de philosophie » entre les deux partis.