Directeur du Service d’incendie de la Ville de Chambly : la vocation dans l’âme

Nicolas Drapeau est officiellement devenu directeur du Service d’incendie de la Ville de Chambly. Le journal s’est entretenu avec l’homme qui comptabilise plus de 25 années d’expérience dans le domaine.

Il a été embauché par la Ville en 1998, peu de temps après ses études. Il a été formé comme pompier à l’Institut de protection contre les incendies du Québec (IPIQ), en plus d’être titulaire d’un diplôme d’études collégiales comme officier en sécurité incendie au collègue Montmorency, à Laval. L’homme a gravi les échelons. De pompier, il a ensuite occupé les postes de lieutenant, de capitaine, de directeur adjoint. Il a enrichi ses compétences en gestion municipale en obtenant un certificat en gestion des services municipaux de l’UQAM avant d’atteindre le titre de directeur par intérim du même service. Il a complété la boucle dernièrement en devenant le directeur du Service d’incendie.

Un déclic hâtif

Nicolas Drapeau cible précisément le moment où le déclic a eu lieu. À l’âge de 20 ans, en 1994, il a lui-même été victime d’un incendie. « Ça a été comme une flamme de révélation. J’avais vu toute l’installation et la façon dont les pompiers avaient travaillé. C’est venu me trouver dans mes convictions de perspective d’emploi », rappelle M. Drapeau. 

Le directeur du Service d’incendie habite la vocation. Il mentionne ne pas avoir l’impression de travailler quand il se rend quotidiennement au boulot. « Ça fait partie de moi. C’est une passion », convient-il. Il fait référence à « une famille » quand il évoque les relations professionnelles entourant son métier. « On passe 24 heures ensemble. On se raconte ce qui se passe dans nos vies. Ce sont des relations familiales en milieu de travail. C’est du brotherhood », décrit-il pour imager l’esprit de proximité.

Rôle dans une ville

Le Service d’incendie est impliqué en matière de sécurité publique. Le lien avec la population peut devenir personnel. « On va entrer chez les gens. On a une incidence directe sur leur santé et leur vie. Le sentiment du devoir accompli va se faire dans ce contexte. C’est notre paie, c’est valorisant », exprime M. Drapeau, qui rappelle avoir choisi ce métier pour faire la différence dans la vie des citoyens. « On veut nous voir le moins possible, mais quand on nous voit, c’est que l’on en a besoin. »

« On veut nous voir le moins possible mais, quand on nous voit, c’est que l’on en a besoin. »  – Nicolas Drapeau

Affronter le danger

Le danger fait partie de l’emploi. Nicolas Drapeau parle entre autres d’un effondrement de toiture vécu alors qu’il était en charge d’une équipe. Il raconte aussi un événement où il devait évacuer rapidement l’ancien commerce Tapis Chambly, situé sur le boulevard De Périgny. « Il nous manquait deux gars dans notre équipe », dit-il. Le chef pompier souligne aussi les interventions dans les rapides, où les pompiers se doivent d’être vigilants. « On exerce un métier où l’on doit agir rapidement, à risque. On n’a pas toujours le temps de s’attacher pour effectuer une manœuvre. On essaie d’être le plus sécuritaire possible », soutient-il.

En matière d’aide psychologique, la caserne de Chambly se démarque notamment grâce à son programme de groupe de sentinelles. Certains pompiers agissent à titre de pair aidant. « Ils sont plus habilités à la discussion. On va plus naturellement vers ces gens-là pour jaser, sans jugement », définit M. Drapeau. Agissant à titre de personnes ressources à l’interne, les participants ont levé la main et ont été formés pour demeurer à l’affût d’un collègue ayant besoin de soutien. Ils peuvent ainsi diriger leurs homologues vers un programme d’aide, au besoin.

Des moments marquants

Outre l’exposition au danger, Nicolas Drapeau souligne que le métier de pompier permet des moments riches humainement. Lors d’une veille de Noël, une équipe de Chambly avait extirpé une personne inanimée d’un incendie. Celle-ci avait ensuite reçu les soins nécessaires afin d’être réanimée. « Ses enfants ont pu la revoir vivante. Ce sont des événements marquants », confie-t-il. L’homme soulève aussi le verglas de 1998 qui a frappé le Québec. « Il y a de belles histoires à travers tout ça », résume le directeur.

Nicolas Drapeau est au cœur de la transition qui s’effectue à la caserne. Il fait partie des acteurs impliqués dans l’aménagement du nouveau bâtiment, qui sera au goût du jour en ce qui a trait aux normes actuelles. L’arrivée des pompiers à temps plein (mars 2024) et d’un service de premiers répondants (juin 2024) fait partie des « grands projets » en cours du Service d’incendie de Chambly.