Entretien avec Luc Lapointe Directeur général du Centre de services scolaire des Patriotes
Luc Lapointe, directeur général du CSSP, répond aux questions du journal Les Versants sur les défis que le centre de services devra relever pour la rentrée scolaire.
Le CSSP manquera-t-il de professeurs à la rentrée?
Il y a beaucoup d’enjeux pour une nouvelle rentrée scolaire, mais effectivement, il y a des défis de recrutement pour différents postes au niveau du CSSP, que ce soit pour des postes d’enseignants ou d’autres postes. Néanmoins, le Service des ressources humaines a mis les bouchées doubles l’année dernière, en fin d’année ou au cours des dernières semaines, pour maximiser les démarches afin d’amoindrir cette situation. Ainsi, pour certains postes au CSSP, la situation est meilleure que l’an dernier, notamment pour les postes d’enseignants. L’an passé, il en manquait beaucoup plus que cette année. Pour nous, le défi se situe cette année au niveau des éducatrices du service de garde. Cette année, il nous manque 125 postes à combler.
Devrez-vous combler le manque de professeurs avec des adultes dont ce n’est pas la profession?
Il y en avait l’année dernière, il y en aura cette année. Nous avons mis en place, il y a deux ans, toute une démarche de formation et d’accompagnement de ces personnes. Nous travaillons aussi en association avec des universités, comme l’Université de Sherbrooke et la TÉLUQ. Il y a des formations qui permettent de façon accélérée de former ces personnes. À l’interne, avec les conseils pédagogiques, il y a toute une démarche qui se fait très rapidement en début d’année. Il y a toute une structure qui leur donne accès à l’information, mais au-delà de ça, à l’intérieur des écoles, il y a des enseignants qui sont dégagés d’une partie de leurs tâches et qui deviennent des enseignants mentors. Ils soutiennent, sur le terrain, ces gens-là. Oui, ce sont des efforts supplémentaires, mais avec un seul objectif, celui d’outiller leur apprentissage tout au long de cette formation. L’objectif est que ces gens qui ont été formés l’an passé puissent revenir pour ne pas reformer de nouvelles personnes chaque année.
Quels sont les autres défis que vous rencontrerez lors de cette rentrée?
Ce ne sont pas tant des défis pour nous, ce sont des enjeux, des nouveautés qui sont mises en place. Notamment, sur les 35 000 élèves que nous avons sur le secteur primaire et secondaire, il y en a 20 000 qui sont transportés. Nous implantons cette année un système de géolocalisation au niveau des autobus pour que nous soyons capables de repérer en temps réel tous les autobus au niveau de leurs déplacements. Cela fait deux ans que l’on travaille à cette implantation. Cette année, c’est l’ensemble de nos circuits d’autobus qui sont concernés. Cette année aussi, pour nos élèves et nos employés, nous sommes à la première année de la mise en œuvre de nos plans stratégiques. De nouveaux projets éducatifs se mettront en œuvre dans les écoles. Cela se fera dans la deuxième partie de l’année. À partir du mois de février 2024, les parents dans les écoles seront consultés. Cette année aussi, au niveau national, c’est une année où il y aura des négociations pour les employés du niveau public, et à l’automne, nous verrons comment ces négociations-là se traduiront sur le terrain. La hausse du nombre d’élèves constatée depuis des années se traduit aussi par des besoins d’espace et des besoins d’écoles à construire.
Où en sont les demandes?
Présentement, il y a des démarches qui se font avec les municipalités. Il y a une nouvelle école à construire à Beloeil, à Otterburn Park, à Boucherville, une école à reconstruire à Saint-Bruno et une école à construire à Contrecœur. Ce sont des projets qui sont déjà autorisés par le gouvernement. À part pour la municipalité de Contrecœur ou Saint-Bruno, où les terrains ne sont pas encore identifiés pour la construction, les autres terrains sont déjà ciblés, mais il reste encore quelques démarches administratives pour transférer les terrains au CSSP. Cela devrait se finaliser à l’automne. Parmi les enjeux, une nouvelle école ouvrira à Carignan. Cela entraînera une redistribution des élèves qui fréquentaient les écoles du secteur. Il y aura une consultation qui se fera cet automne au niveau des parents et des conseils d’établissements des élèves pour les écoles situées à Carignan et à Chambly. Il faudra être capable, avant la période d’inscription en février, d’associer cette redistribution des rues à chacune de nos écoles. C’est une opération importante.
Le nombre de nouvelles écoles sera-t-il suffisant pour combler les besoins?
Les nouvelles écoles devraient répondre aux besoins des écoles primaires. Pour les écoles secondaires, on a déjà demandé d’en ajouter une sur notre territoire, surtout dans le secteur de Varennes, Verchères, Contrecœur. On voit la tendance de l’augmentation du nombre d’élèves au secondaire et cela se poursuivra les prochaines années.
Comment la voyez-vous, cette rentrée? L’envisagez-vous mouvementée?
Non. Même s’il y a des enjeux au niveau national. Par contre, c’est sûr qu’elle pourra demander une certaine agilité. Cette rentrée, je la vois surtout positive. Au-delà des négociations, ce sera la première année de mise en œuvre de notre plan stratégique et ce plan concerne les élèves au premier chef, mais au-delà de ça, il y a une grande dimension accordée à nos employés. On se veut, comme centre de services, être une organisation apprenante où les employés et les élèves sont les deux piliers principaux de notre organisation.
Le CSSP doit-il mener une opération séduction auprès du personnel?
L’aspect de pénurie de personnel est présent, mais déjà, les ajustements que l’on a apportés pour attirer les employés chez nous et les fidéliser portent fruit. À la prochaine rentrée scolaire, ce ne sont pas tous les postes qui seront comblés, mais l’an dernier, à pareille date, au niveau des enseignants, il manquait 231 postes à temps partiel. Quand on voit, au Québec, qu’il y a une hausse encore plus importante cette année, eh bien, chez nous, ce sont 75 postes qui ne sont pas comblés. C’est le résultat de tout le travail fait par les ressources humaines. L’an dernier, il y avait 16 postes d’enseignants à temps plein à combler; cette année, il y en a 7. Il y a une nette amélioration, même si nous avons encore des besoins.