Haut-Richelieu et Rouville : les agendas des garagistes pleins à l’heure de changer les pneus

Malgré les températures estivales de septembre, plusieurs automobilistes réservent déjà leur rendez-vous chez leur garagiste pour faire installer les pneus d’hiver. Le mois de novembre est déjà bien occupé.

Deux mois à l’avance. C’est le délai que se donnent en majorité les automobilistes pour prévoir leur rendez-vous pour la pose des pneus d’hiver. Malgré les températures estivales actuelles, les gens restent prévoyants. « On commence dès le 13 octobre, assure Martin Bazinet, propriétaire du garage Lajoie à Richelieu. Notre planning des mois d’octobre et novembre est rempli à 75 %. Et il est certain que le téléphone ne s’arrêtera plus de sonner une fois que les températures descendront à 10 degrés. »

Un phénomène que confirme Fabien Pelletier, de l’Atelier de réparation Fabien Pelletier à Chambly. « Les gens sont moins dernière minute qu’auparavant. Bien sûr, il en reste toujours plusieurs qui viendront durant la dernière semaine de novembre pour se conformer à la loi. »

« Pouvoir monter autant de pneus en trente jours est impossible pour une structure comme la nôtre. » – Alain Boudrias.

Une loi, en vigueur depuis 2019, oblige les automobilistes à équiper leurs véhicules de pneus d’hiver au plus tard le 1er décembre. « On incite alors les retardataires à demander une probation à la SAAQ pour être conformes, souligne Alain Boudrias, directeur des pièces chez Hyundai Seray à Chambly. Nous avons énormément de travail de mi-octobre à mi-décembre. Nous demandons alors à nos clients de faire preuve de patience, car nous vivons une cadence infernale jusqu’au 25 décembre! Pour aider nos clients, on les incite à prendre le rendez-vous pour les pneus d’hiver dès l’installation des pneus d’été. On est obligés de commencer durant l’Action de grâce, sinon on ne s’en sort pas. Chaque année, nous montons 4 000 pneus neufs et 3 000 déjà en circulation. »

Auparavant, la limite légale était établie au 15 décembre. Ce retrait de quinze jours accentue la pression sur les garages et change pas mal de choses. « Pouvoir monter autant de pneus en trente jours est impossible pour une structure comme la nôtre, regrette Alain Boudrias. Heureusement, 90 % de nos ventes concernent des pneus déjà montés sur roues. Cela nous permet de passer 20 minutes sur un véhicule au lieu d’une heure et demie. »

Une loi contraignante

Pour Martin Bazinet, la différence est tout aussi frappante. « Comptez dix changements de pneus par jour pendant dix jours, cela fait cent véhicules! Le 1er décembre arrive trop vite. Il faudrait peut-être ajuster la loi et responsabiliser davantage les automobilistes. Nous ne sommes pas des enfants. On peut prendre la décision par nous-même de changer les pneus lorsque le climat s’apprête à changer. »

En Ontario, par exemple, les pneus d’hiver sont recommandés durant l’hiver, mais Alain Boudrias assure que l’obligation, au Québec, de s’en équiper a encore de beaux jours devant elle. « On ne peut pas prévoir ce qui va se passer. Il peut tomber une bordée de neige à tout moment. Il est certain que la SAAQ restera prudente puisqu’elle a un rôle d’assurance. »

Des pneus toutes saisons

Un nouveau phénomène arrive avec le changement de climat, la popularisation des pneus quatre saisons.

« Cela représente aujourd’hui 3 % de nos ventes, souligne Alain Boudrias. Ils sont recommandés pour des usagers qui effectuent 10 000 kilomètres par année en milieu urbain. On en vend de plus en plus. »

L’autre changement concerne les voitures électriques, qui nécessitent des pneus pour s’adapter. « Une voiture électrique pèse plus lourd qu’une voiture à essence à cause de la batterie, précise Denis Barrière, responsable des pneus chez Pneus Chartrand, à Chambly. Il faut que les pneus soient plus résistants, sinon ils peuvent se déformer ou pire. » Pour Alain Boudrias, ces changements se font assez facilement. « Les clients sont au courant, car ils s’informent notamment grâce à Internet. Cela prend des pneus XL, sinon ça peut être dangereux. »