L’Île du spermatozoïde
Si vous regardez votre application Google Maps, vous trouverez comme destination à Richelieu l’Île du spermatozoïde et l’Île de l’élastique à brocoli. Deux sites interdits d’accès et surtout qui n’existent pas.
Il n’est pas rare d’avoir les yeux rivés sur l’information de localisation Google Maps pour trouver son chemin ou pour se faire une idée des endroits à visiter. Depuis quelques temps, deux nouvelles destinations viennent de s’afficher sur le territoire de Richelieu : l’Île du spermatozoïde et l’Île de l’élastique à Brocoli situées au confluant de la rivière Richelieu et du bassin de Chambly.
Le Centre nautique Gervais-Désourdy de Chambly nous répond avec le sourire que l’endroit est connu sous le nom de Refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin, mais le centre ne connait pas de nom spécifique à chacune de ces îles.
Le refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin est une réserve naturelle du Québec située sur la rivière Richelieu entre Chambly et Richelieu. Il protège les rapides de Chambly, un site de frai essentiel pour le Chevalier cuivré, le Chevalier de rivière et le Fouille-roche gris. Il est d’ailleurs interdit d’aller sur le site du 20 juin au 20 juillet. Une des îles abrite aussi une héronnière et est formellement interdite au public.
Les deux îles concernées ont pour l’une la forme d’un spermatozoïde et l’autre la forme d’un brocoli, une géographie qui a visiblement donner des idées à certains pour baptiser les lieux ainsi sur l’application.
Nommer des lieux
En fait, il est très facile de nommer des endroits qui ne sont pas encore identifiés formellement sur certaines applications de géolocalisation comme Google Maps. Il est ainsi possible d’ajouter des lieux manquants à la carte comme un point de repère public, un café, un parc, le nom d’une île ou d’autres établissements locaux.
En effet, sur d’autres sites de géolocalisation comme Mapcarta, les deux îles n’ont pas de nom. Seul le refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin y est mentionné.
Une blague utile?
Même si l’Île du spermatozoïde et l’Île de l’élastique à Brocoli n’ont rien d’officiel, Steve Paradis, commandant de l’Unité 16 – Vallée du Richelieu de la garde côtière, a eu récemment une discussion sérieuse avec les services incendies au sujet des noms de ces îles afin de faciliter les interventions éventuelles. « Nous avons justement eu un échange récemment avec les pompiers sur ces îles en indiquant qu’il serait important de leur donner un nom pour mieux se repérer en cas d’intervention, car elles ont une bonne largeur. Par contre, je n’ai jamais entendu parler de ces deux noms », indique-t-il en riant.
» Il serait important de leur donner un nom pour mieux se repérer en cas d’intervention. » – Steve Paradis
Sylvain Lapointe, directeur général du Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR), nous a éclairé sur la question. « Ces îles sont sous la juridiction de Conservation de la nature Canada (CNC). » L’organisme a contribué à sécuriser les îles et les berges du Refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin (entrée du bassin de Chambly, en Montérégie). CNC a également protégé 15 kilomètres de lit de rivière dans la rivière Richelieu, ce qui représente 12 % de l’aire de répartition du chevalier cuivré. CNC travaille activement en étroite collaboration avec l’équipe de rétablissement du chevalier cuivré de Pêches et Océans Canada et du ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques du Québec.
Les îles Saint-Jean
M. Lapointe nous apprend cependant que les îles portent bel et bien un nom. « Les îles s’appellent les Îles Saint-Jean. » Les Îles Saint-Jean désignent l’ensemble des petites îles présentent dans le secteur à Richelieu. Il n’y a pas de nom individuel à chacune d’entre elles.
Selon la Commission de toponymie du Québec, les îles Saint-Jean sont situées dans la rivière Richelieu, tout juste en aval des rapides de Chambly. Presque toutes sont comprises dans les limites de la ville de Richelieu, en Montérégie. L’utilisation du nom Îles Saint-Jean est ancienne. On retrouve Islets St. Jean sur la carte de la province du Bas-Canada de 1815, dessinée par Joseph Bouchette, arpenteur général du Bas-Canada, de même que Îlots Saint-Jean dans la Description topographique de la province du Bas-Canada (1815) de Bouchette également.
Il ne reste plus qu’à Google Maps à actualiser la carte du bassin de Chambly.