Marieville entre dans l’histoire du Vatican avec la canonisation de Marie Rivier

Le 15 mai prochain, à Rome, le pape François présidera la canonisation de Marie Rivier, fondatrice de la congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie. Une congrégation fondée en France qui viendra s’établir en Amérique du Nord, en commençant par Marieville.

Marie Rivier est bien connue au Québec. En effet, la congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie y est présente depuis 1853. C’est à Marieville que six sœurs de Marie Rivier, venues de France, se sont établies pour répondre à la demande de Mgr Prince, qui souhaitait des éducatrices pour les jeunes du diocèse de Saint-Hyacinthe. Depuis, des sœurs ont répondu à l’appel, non seulement dans la région maskoutaine, mais également en Estrie ainsi qu’au cœur du Québec, à Montréal, en Gaspésie et même en Abitibi. Actuellement, au Québec, trois établissements scolaires s’inspirent toujours des valeurs de Marie Rivier : l’esprit de famille, le respect, l’ouverture aux autres, la solidarité et la compassion.

Une plaque à Marieville
ÀMarieville, où résidaient les six sœurs de la congrégation, il ne reste du couvent qui a brûlé qu’une plaque commémorative au coin de la rue Principale, proche de l’église. « Les six sœurs étaient des proches de Marie Rivier. Parmi elles, il y avait sœur Sainte Maurice, qui, peu de temps après Marie Rivier, est devenue la sœur supérieure de la congrégation », nous explique sœur Édith Lavoie, basée à Saint-Hyacinthe. Depuis, à Marieville, la congrégation s’est retirée.
Le 15 mai, lorsque Marie Rivier deviendra Sainte Marie Rivier, 13 religieuses du Québec assisteront à la cérémonie au Vatican pour une première au sein de la congrégation, qui a bien hâte.

Bref historique
Marie Rivier est née le 19 décembre 1768 à Montpezat, petit village de France. À 16 mois, à la suite d’une chute, elle se blesse à la hanche. Durant quatre ans, mettant sa confiance en la Vierge Marie plus que dans la médecine d’alors, tous les jours, Mme Rivier porte sa fillette à la chapelle où se trouve une sculpture de Notre-Dame-des-Douleurs. Marinette, comme on la surnomme, et lui fait cette promesse : « Si tu me guéris, je t’amènerai des petites et leur dirai de bien t’aimer. » C’est le 8 septembre 1774, en la fête de la Nativité de la Sainte Vierge, que sa prière est exaucée. Bien qu’elle restera infirme sa vie durant, Marinette peut enfin marcher. Devenue jeune adulte, toujours désireuse de consacrer sa vie à Dieu et d’accomplir sa promesse faite à Marie, elle demande son admission chez les Sœurs de Notre-Dame. Mais, à cause de sa santé fragile et de sa petite taille, on ne l’accepte pas. Elle fera donc elle-même un couvent. Elle n’a que 18 ans quand elle ouvre sa première école tout en se consacrant aux soins des malades et des pauvres de son village.

Au plus fort de la Révolution française, elle s’installe à Thuyets, où elle rassemble quatre jeunes femmes désireuses de s’unir à son projet. C’est là que, le 21 novembre 1796, la congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie voit le jour. Présentement, au Québec, on compte 123 sœurs de la Présentation de Marie. Des religieuses continuent d’offrir leur soutien en accompagnant des jeunes et des adultes dans différents programmes en lien avec l’appel de Marie Rivier : l’éducation et la compassion.

Le miracle reconnu, attribué à l’intercession de Marie Rivier, a eu lieu en 2015, aux Philippines. Il s’agit de la guérison médicalement inexplicable d’une nouveau-née. Aujourd’hui âgée de sept ans, la petite Angel Marie Vier Degamo sera présente à Rome, avec ses parents, pour participer à la canonisation de Marie Rivier. Les parents de la petite fille, qui ne devait pas être une enfant en vie au moment de sa naissance, s’en étaient remis à la congrégation et à sa mère fondatrice, Marie Rivier.