Retour sur investissement

Quelques semaines après avoir soutiré 5 500 $ à la Carignanoise Joëlle D’Addario, la compagnie frauduleuse Tno bourse lui a retourné en deux versements la somme de 5 600 $.

À la suite de ce remboursement, le site Internet de la compagnie Tno bourse est devenu inaccessible. Avant sa disparition, l’entreprise s’y décrivait comme étant une entreprise « privée dans laquelle plusieurs courtiers placent l’argent des clients, dans les meilleurs investissements du moment, pour leur rapporter un maximum de gains en 24 h ». Joëlle D’Addario, 18 ans, était tombée dans le panneau. Croyant qu’elle pouvait faire des gains rapidement, 5 500 $ lui avaient été ainsi subtilisés en peu de temps. 

Une plainte a formellement été portée à la police par Joëlle D’Addario et sa mère, Marie-Josée Bérubé. Le Journal de Chambly est ensuite entré en contact avec celui qui s’identifie comme étant le fondateur de Tno bourse. Après avoir pris connaissance de la plainte et de l’existence de l’article décrivant la fraude, il répond au journal « qu’elle (Joëlle) peut demander un remboursement ».

« Quand elle (courtière de Tno bourse) a vu l’article, elle m’a réécrit en me disant qu’elle ne comprenait pas la plainte à la police et l’article », mentionne Mme D’Addario. L’employée de Tno bourse a alors dit à Mme D’Addario qu’elle n’avait qu’à lui demander remboursement et qu’elle l’aurait obtenu. « Je leur avais pourtant déjà écrit environ cinq fois en les suppliant de me redonner mon argent », raconte la Carignanoise. La courtière qui prétend avoir un diplôme en finances a également envoyé des messages vocaux. « C’était une petite voix, elle semblait très jeune. Je ne sais même pas si elle était majeure. Et la façon de m’écrire, c’est sûr qu’elle n’a aucun diplôme en courtage ou autres », convient Mme D’Addario. 

Les arnaqueurs ont demandé à répétition si les démarches de Mme D’Addario et sa mère cesseraient si la plaignante était remboursée. « Ils ont l’air d’avoir eu peur », constate celle qui avait été flouée. 

Il y a deux semaines, contre toute attente, un premier montant de 3 000 $ a été déposé dans le compte de Joëlle D’Addario. Puis, le lendemain, 2 600 $ supplémentaires se sont ajoutés à la somme. « Je ne pensais jamais revoir cet argent. Je pensais que c’était fini. Je n’en croyais pas mes yeux », s’exclame la jeune femme, qui a senti une vague de pression s’évacuer.

Rappel à la prudence

Devant le stratagème de fraude, l’agent Éric Boulianne, de la Régie de police Richelieu-Saint-Laurent, rappelle à la prudence. « On fait tellement de campagnes de sensibilisation. On ne doit pas divulguer ses informations ainsi. On s’époumone à donner des conseils de prévention devant la promesse de rendements qui n’ont pas de bon sens », énonce le policer, qui parle de négligence téméraire dans ce cas précis.

» On s’époumone à donner des conseils de prévention devant la promesse de rendements qui n’ont pas de bon sens. »  – Éric Boulianne

Expérience acquise

Bien qu’anxiogène pour Mme D’Addario, l’expérience de vie ne lui aura pas été coûteuse financièrement parlant. Elle dit avoir pris conscience et connaissance des démarches officielles à faire lorsqu’il est matière d’investir de l’argent. 

Son argent, Joëlle D’Addario l’a placé, en grande partie. Elle réserve toutefois une somme pour profiter de la vie dans le cadre d’un voyage en Espagne, avec des amis, après sa session scolaire.