Rêve de pont

Les cyclistes de Marieville et des environs doivent emprunter un détour à travers la ville pour suivre la Route des Champs. Une situation qui devrait perdurer jusqu’en août 2025.

« On ne demande pas non plus le pont Champlain. » À propos de la vingtaine de mètres qui séparent les deux chemins de la Route des Champs, Jacques Nicol désespère face au cours d’eau qui passe trois mètres en dessous. « Ce n’est pourtant pas une grosse affaire. Le pont a brûlé en 2021 et il n’est toujours pas remplacé. On paie des taxes pour l’entretien de la Route des Champs. On veut que ça bouge! »

« On ne peut pas réaliser les travaux sur le terrain entre le 1er avril et le 1er août afin de respecter les animaux présents dans ce secteur. » – Patrice Deneault

Depuis trois ans, l’entrée de la Route des Champs à la hauteur de la rue Sainte-Marie, à Marieville, n’offre que quelques centaines de mètres de piste cyclable. La faute à l’absence d’un pont qui a brûlé et non reconstruit depuis. Pour y remédier, la MRC de Rouville a installé un itinéraire de secours passant par la rue Girouard. Problème : la signalisation est difficilement déchiffrable avec des signaux sur la chaussée parfois à moitié effacés et une circulation plus dense. « J’ai failli me faire renverser par une voiture deux fois au niveau de la station d’essence!, peste Marta Nicol, la femme de Jacques. Beaucoup de camions empruntent cette route où les conducteurs de voiture vont vite. C’est impossible pour les personnes âgées ou les enfants d’emprunter leurs vélos pour sortir. On a pu profiter de la Route des Champs qu’une seule année sur les huit dernières. Ça commence à faire long! »

Deux ponts à réparer

Avant que ce pont ne brûle en 2021, un autre pont, en amont du chemin, était aussi en construction depuis cinq ans. Les cyclistes ont pu profiter de cette portion de la Route des Champs seulement durant l’été 2021. « On aime faire des promenades à vélo, poursuit Jacques Nicol, Marievillois depuis 26 ans. On profite de notre campagne comme on peut, mais la solution proposée n’est pas du tout adéquate pour réaliser un détour. Même l’hiver, on aimerait s’y promener en raquettes, mais ce n’est pas possible. Il va y avoir un accident si cela continue. »

Jacques et Marta Nicol ne sont pas les seuls à se plaindre de la situation. « Ma conjointe et moi-même faisons pas mal de vélo, explique Xavier Bérubé, habitant du même quartier. On a espéré que le tout soit réparé pour cet été, mais on s’est aperçus que rien n’avait bougé. C’est un coin très dangereux à traverser. » Pour expliquer l’échéance lointaine, Patrice Deneault, conseiller en transport actif et collectif à la MRC de Rouville, souligne la procédure à respecter pour la construction d’un pont. « La MRC est locataire de cette portion de la Route des Champs et le Ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) en est le propriétaire. Il est donc nécessaire d’obtenir une autorisation de sa part, et on sait bien que cela demande toujours un délai. »

Le plus vite possible

Le spécialiste assure avoir fait le nécessaire pour régler le problème le plus rapidement possible. « Dès que l’on a su que le pont avait brûlé, on s’est mis au travail pour lancer le processus. Mais rien n’est facile, ni léger dans la construction d’un pont. Il subsiste beaucoup d’étapes en amont, comme l’élaboration des plans, l’acceptation du MTMD ainsi que du ministère de l’Environnement, tout comme l’ensemble des études exigées. D’ailleurs, on ne peut pas réaliser les travaux sur le terrain entre le 1er avril et le 1er août afin de respecter les animaux présents dans ce secteur. »

Néanmoins, après trois ans d’attente, Patrice Deneault espère l’installation du pont pour 2025. « Après le 1er août, forcément, précise-t-il. On attend la décision du MTMD. Le pont est bientôt en construction à l’usine afin qu’il soit prêt à être installé dès sa sortie. Il mesurera une trentaine de mètres et sera en aluminium, donc résistant. »