Rues Bouthillier et Lareau : manque d’options

La Ville de Carignan a envoyé un sondage aux habitants des rues Bouthillier et Lareau afin d’améliorer le stationnement dans le secteur. De leur côté, certains citoyens réclament des trottoirs.

C’était prévu depuis quelques semaines et la Ville de Carignan n’a pas traîné. Un sondage a été envoyé aux habitants des rues Bouthillier et Lareau concernant le stationnement dans ce quartier où aucun emplacement n’est prévu pour le moment hors des propriétés privées. Les véhicules se stationnent régulièrement sur de la pelouse et parfois à proximité d’un fossé.

La Municipalité explique son initiative afin de « trouver une solution pérenne sur l’interdiction de stationnement alternatif sur les rues Lareau et Bouthillier à certains endroits, le but étant de sécuriser l’accès piétonnier à ces rues locales ». Pour cela, les résidents sont invités à répondre en cochant l’une des trois propositions de la Ville. En premier lieu, un statu quo, soit un stationnement permis des deux côtés en tout temps. En deuxième hypothèse, un stationnement interdit d’un côté en tout temps ou en dernier choix, un stationnement interdit en alternance par journée. Les participants sont invités à répondre avant le 21 juillet, sinon leur absence de retour sera comptabilisée comme un vote pour le statu quo.

Des questions en suspens

Dans notre édition du 3 juillet, plusieurs résidents de ces rues réclamaient des trottoirs afin d’améliorer la sécurité piétonne sur ces deux artères. Carignanoise, Lorraine Moquin s’étonne que cette option ne soit pas incluse dans le sondage. « Est-ce que l’on a droit à un seul vote par propriété ou bien toute la maisonnée peut voter? Par qui et comment seront traitées les réponses? Et l’option d’un trottoir, avec une estimation des coûts pour le secteur, telle qu’elle a été demandée par les citoyens, ne fait pas partie des options présentées, de même que les dos d’âne, les passages piétonniers surélevés et autres propositions que j’ai entendues au fil du temps. »

Le fait que ce vote se déroule durant les vacances et que les non-votants soient comptabilisés pour la cause du statu quo interroge aussi la résidente. « À votre avis, quel aurait été le résultat du référendum de 1995 si l’on avait considéré que les 7 % d’abstention des personnes aptes à voter étaient favorables au statu quo, c’est-à-dire le camp du NON? Ce simulacre de sondage, tenu dans une période intense de vacances, aura des répercussions importantes pour les citoyens du secteur. En effet, tel qu’annoncé, avec une majorité de 50 % +1, les absents aidant, le conseil pourrait se justifier de mettre le couvercle pour de bon sur ce dossier après avoir bien écouté et consulté ses citoyens! »

Élue municipale du district Carignan-Salières, Stéphanie Lefebvre émet plusieurs réserves quant au procédé de la Ville. « Les citoyens ont peu de temps pour répondre, alors que nous sommes en période estivale et que plusieurs sont susceptibles d’être à l’extérieur. De plus, parmi les options fournies, aucune ne concerne des trottoirs malgré que plusieurs citoyens en réclament. Enfin, le sondage insiste fortement sur les inconvénients de limiter le stationnement sur rue plutôt que d’insister sur la sécurité des usagers. » L’élue fait référence à la colonne « Inconvénients » se situant à côté de chaque solution proposée sur le document du sondage.

Réponse le 7 août

Stéphanie Lefebvre espère davantage de la Ville pour aborder le dossier de la sécurité des piétons dans le quartier. « Ceci me semble peu comme consultation, alors que ceci concerne directement la sécurité des citoyens. Par ailleurs, la Ville a refusé ma demande de rencontrer les citoyens à ce sujet. Ceci me pousse à me demander s’il s’agit d’une véritable consultation. Je me demande, à la base, si l’intention est véritablement de consulter les citoyens, ou est-ce plutôt un simulacre de consultation alors que l’on ne donne pas les outils aux citoyens pour qu’ils se prononcent quant à la sécurité de leurs rues? »

Dans notre édition du 3 juillet, la Ville de Carignan a proposé un calendrier afin de livrer une réponse dès le conseil municipal du 7 août selon le résultat de ce sondage. Elle explique aussi pourquoi les trottoirs ne sont pas mentionnés dans ses propositions. « Dans un sondage, normalement, nous tentons d’isoler un élément spécifique à évaluer en participation citoyenne. Dans le cas de la notion de trottoir, si la Ville décide de sonder ses citoyens sur ces enjeux, cela fera partie d’une autre démarche de consultation citoyenne, en faisant ressortir les coûts pour ce faire, car cela implique une taxe de secteur. »