Santé en Montérégie-Centre : une solution aux urgences

Une clinique d’infirmières praticiennes spécialisées ouvre ses portes pour desservir la Montérégie-Centre. Une nouvelle structure permettant de consulter un professionnel de santé rapidement.

Les urgences des hôpitaux Charles-Le Moyne et du Haut-Richelieu affichent régulièrement un taux d’occupation dépassant aisément les 100 %. Un phénomène qui perdure et qui a incité le ministère de la Santé à réagir. « Douze cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS) ont ouvert leurs portes récemment à travers la province, affirme Chantal Boucher, directrice des soins infirmiers au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre. L’une d’entre elles est installée au Centre local de services communautaires (CLSC) Samuel-de-Champlain, à Brossard, et dessert le territoire de la Montérégie-Centre, soit de Carignan à Saint-Césaire. Si les besoins existent, une autre clinique sur la MRC de Rouville pourrait ouvrir en 2028. Ce sera à la discrétion du ministère, qui se basera sur ses statistiques. »

« On vise de 40 à 45 % de prise en charge par rapport aux médecins de famille. » – Chantal Boucher

La clientèle ciblée est essentiellement composée de patients n’ayant pas de médecin de famille. « Le but est de créer de l’accès afin que ces personnes puissent consulter rapidement, poursuit Chantal Boucher. S’occuper des gens le plus tôt possible est la meilleure des manières, car la santé peut se détériorer et la situation, se compliquer. On vise de 40 à 45 % de prise en charge par rapport aux médecins de famille. »

Les Montérégiens prioritaires

Pour y aller, il faut réserver au 811. Le but est de désengorger les urgences pour des cas ne nécessitant pas d’intervention immédiate. « Les urgences étaient l’unique solution, car parfois, cela peut prendre plusieurs jours pour obtenir un rendez-vous avec un médecin, complète la directrice des soins infirmiers. Pour le moment, il est possible de réserver au 811, mais pas sur le service Clic-santé, ouvert à tous et qui fonctionne au premier arrivé, premier servi, car nous voulons vraiment donner la priorité aux habitants de Montérégie-Centre. »

Pour subvenir aux diverses demandes de consultation, Chantal Boucher estime que les moyens sont mis en place. « Nous comptons six équivalents temps plein pour une semaine. La clinique est ouverte tous les jours et les IPS présentes ont des caractéristiques complémentaires. En général, elles peuvent diagnostiquer des maladies, des maladies chroniques, faire de la prévention, prôner des habitudes de vie et des diagnostics. Si un patient a besoin de rencontrer un physiothérapeute, des plages horaires sont prévues. »

Une autre en 2028?

Le ministère a classé les cliniques IPS en cinq niveaux, en lien avec le nombre de patients inscrits au guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF). Concernant la Montérégie-Centre, plus de 90 000 personnes sont concernées. « La clinique de Montérégie-Centre est de niveau 3, précise la directrice. C’est vraiment une évolution dans le métier d’infirmière. Il est nécessaire d’avoir une maîtrise en soins spécifiques et nous souhaitons des personnes ayant déjà de l’expérience en tant qu’infirmière en première ligne. D’ailleurs, le ministère offre une bourse aux infirmières qui souhaitent devenir IPS. En échange, il faut travailler au moins trois ans dans le réseau. »

Clinique IPS de Montérégie-Centre, 100-5811, boulevard Taschereau, Brossard. Réservation obligatoire au 811. Ouverte du lundi au vendredi de 8 h à 20 h, ainsi que samedi et dimanche de 8 h à 12 h.