Se préparer en amont face aux inondations

Alors que de premières inondations importantes ont été signalées au Québec il y a deux semaines, nos villes révèlent leur façon d’aborder l’éventualité d’inondations, réalité vécue antérieurement dans le secteur.

Le territoire couvert par le Journal de Chambly est bordé d’eau. Les rivières Richelieu, l’Acadie et Yamaska en sont quelques exemples.

À Chambly, des membres du Service d’incendie effectuent des observations sur le terrain dès le mois de janvier. « Ils connaissent bien les couverts de glace puisque leurs équipes s’entraînent et font des interventions nautiques durant la période hivernale », mentionne la Ville. Des rencontres d’analyse des prévisions hydrologiques à long terme sont faites avec le centre des opérations gouvernementales pour les villes servant de bassins versants au Richelieu. L’équipe municipale peut émettre des pronostics sur les risques d’inondation en croisant ses observations aux analyses gouvernementales.

« Nous pourrions déclencher les mesures d’urgence et prévoir des modalités exceptionnelles, tel un centre d’hébergement pour les sinistrés. »
– Ville de Chambly

La Ville de Carignan, quant à elle, possède une caméra et des sondes qui font le monitorage de la rivière en temps réel et en continu, le tout avec un contrat d’exploitation avec Hydro Météo. « Ceux-ci nous signalent toute situation qui peut devenir problématique avec la hausse du niveau de l’eau », explique la Ville. Lors de périodes propices aux débordements, Hydro Météo envoie à la Ville des bulletins et des alertes prévenant ainsi des risques. Ils prennent en considération les débits de la rivière, le couvert de neige du bassin versant et les précipitations à venir. « Ils sont alors en mesure d’établir une fenêtre de risques et nous avisent afin que nous puissions augmenter le niveau de vigilance et de surveillance de nos équipes », ajoute Carignan.

À Saint-Césaire, des zones stratégiques sont ciblées quant à la rivière Yamaska. « Nous avons dix points de vérification sur les deux côtés de la rivière », rapporte Étienne Chassé, chef du Service incendie de la Municipalité. Les pompiers ou les Travaux publics exécutent une tournée de ces points. Selon le niveau d’eau, des actions sont prises. Plusieurs pompes portatives sont prêtes à être déployées, au besoin.

Rôles des villes

La Ville de Chambly joue un rôle de vigie et de transmission de l’information lorsque cela est requis. Les membres du Service des travaux publics et du Service d’incendie forment une équipe d’intervention lorsqu’un débordement survient. La fermeture de rues, le détournement de la circulation, le pompage de sous-sol ou encore la mise en place de sacs de sable sont des actions qui pourraient être prises en charge par les services municipaux. « Dans certaines situations, nous pourrions déclencher les mesures d’urgence et prévoir des modalités exceptionnelles, tel un centre d’hébergement pour les sinistrés », ajoute Chambly.

À Carignan, chaque printemps, la Ville fait intervenir une grue amphibie (communément aussi appelée la » grenouille « ) qui sert à casser la glace de la rivière de manière préventive. Il y a aussi des travaux d’affaiblissement de glace (perçage de trous) qui se font en amont (où la » grenouille » ne peut accéder).

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) propose de son côté un suivi en temps réel. « On est plus en mode de fournir des outils aux municipalités et aux équipes de sécurité civile », raconte Brent Edwards, bureau de projet de gestion des risques d’inondation.

Le Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR) a davantage un rôle d’observateur. « C’est la vie de la rivière. On en tient compte et on peut avoir à délivrer des avis en conséquence, mais on reste alertes », émet Sylvain Lapointe, directeur général du COVABAR. Il mentionne que la portion la plus à risque de la rivière Richelieu est celle du Haut-Richelieu, en raison du volume d’eau provenant du lac Champlain.

Soutien lors d’inondations

« Le type d’inondation le plus fréquent est souvent provoqué par de très fortes averses, presque des déluges durant la période estivale », décrit la Ville de Chambly. Dans ce genre de situation, le Service d’incendie est souvent sollicité pour aider les citoyens à évacuer l’eau du sous-sol.

À Carignan, lors d’une potentielle inondation, le Service des travaux publics est présent sur le territoire et fournit, par exemple, des sacs de sable et des polythènes afin de réaliser des murets de protection pour les maisons touchées. La Ville de Carignan s’occupe également de la sécurité des chemins inondés. « L’équipe des Travaux publics, de concert avec celle des Services techniques, s’assure que nos réseaux d’égout sanitaire et pluvial ne sont pas en surcharge », met en reflet Carignan.