Situation au CSR : ambiguïté et poursuite au civil
Le 28 août dernier, Sylvain Touchette, Louise Morin et Patrice Bastien avaient convié la population pour une rencontre à la salle du Conseil 1671 des Chevaliers de Colomb pour donner leur version des faits dans le dossier de l’aréna Julien-Beauregard. Le Journal de Chambly a depuis mis la main sur le dossier judiciaire qui oppose le CSR à Construction Girel.
Sylvain Touchette est le président du conseil d’administration pour le CSR, tandis que Louise Morin est la gérante de l’aréna. Patrice Bastien est le conseiller financier du CSR, lui qui offre ses services gratuitement.
Lors des allocutions des trois représentants du CSR, les renseignements fournis ont permis de saisir l’ampleur des difficultés que vivent présentement les administrateurs. Lors de la période de questions des citoyens, certaines informations ont circulé plus librement.
Rappelons les faits. Durant l’année 2014, les administrateurs du CSR devaient remplacer le système de réfrigération. Ils ont opté pour un système au CO2 au lieu d’un dispositif à l’ammoniac. Selon les dires des dirigeants du CSR, ils se devaient de choisir le sous-traitant de Construction Girel, Cimco Réfrigération.
Toujours selon le CSR, Cimco détenait le brevet pour le système au CO2 et malgré le fait qu’ils voulaient sélectionner une autre entreprise d’appareils de réfrigération avec un contrat moins élevé, ils ont dû se rabattre sur Cimco puisque ces derniers les sommaient d’une poursuite de 300 000 $ si le choix du CSR s’arrêtait sur une autre compagnie.
Facturation pour Hydro-Québec
Rejoint au téléphone dans la semaine du 20 août dernier, Mme Morin nous indiquait que le système au CO2 devait faire économiser 30 % d’électricité au CSR, mais qu’avec les défectuosités du nouveau dispositif, il en coûtait 30 % de plus. Voici les explications de M. Touchette à ce sujet lors de la réunion du 28 août :
« Quand nous avons acheté le système, nous étions censés faire des économies de 40 % d’énergie. Le nouveau système devait se payer tout seul avec ces gains. Mais, ce n’est pas ce qui est arrivé, ça nous coûte 40 % de plus d’électricité. L’impact global depuis 2015 est que nous sommes passés d’une facture d’Hydro de 6 000 $ à 13 000 $ par mois. »
Si ces chiffres sont véridiques; de 6 000 $ à 13 000 $ représente une augmentation de 117 %. Avec des coûts accentués de 30 %, on aurait obtenu 7 800 $, et pour une inflation de 40 %, la facture aurait grimpé à 8 400 $.
1 101 733,17 $
est le montant exact de la poursuite du CSR envers Construction Girel et ses sous-traitants
Jointe au téléphone le 7 septembre, Mme Morin nous a fourni les chiffres du rapport de Ressource naturelle du Canada concernant la réduction des coûts d’électricité que le CSR devait obtenir avec le nouveau système de réfrigération et les chiffres sont là aussi différent.
« La facture aurait dû diminuer de 185 000 $ à 109 000 $ annuellement selon ce rapport. Mais c’est le contraire qui est arrivé. »
De 185 000 $ à 109 000 $ est une diminution d’environ 70 % et vice-versa pour l’augmentation.
La poursuite contre Construction Girel
Le 26 février 2014, la défenderesse Girel a obtenu le contrat pour les travaux de modernisation de l’aréna Julien-Beauregard au montant de 1 607 350,50 $, taxes incluses. Mme Morin nous a confié que 120 appels de service ont été effectués depuis l’installation du nouveau dispositif. Seulement durant l’été 2018, Cimco aurait fait des réparations sur le système à hauteur de 200 000 $, selon le CSR. La garantie est échue depuis le 22 octobre 2017, mais Cimco a continué de répondre aux appels de service sans frais jusqu’à ce jour.
Pour la poursuite, le CSR réclame aux défenderesses les coûts de remplacement du système de réfrigération, entre autres, sa contamination sévère et son manque de fiabilité, soit la somme de 1 058 034 $. Il réclame également les dommages subis par les fautes et manquements de ces dernières, soit la somme de 43 699,17 $. Total de la poursuite : 1,1 million. La facture des frais juridiques s’élève à 156 000 $ pour le CSR en ce moment.
Réactions de la Ville et de la Caisse
La Ville de Marieville a mentionné au préalable que la demande du plan de redressement avait été faite conjointement avec Desjardins en juillet 2017. Lors de la rencontre du 28 août, M. Bastien a mentionné que Desjardins n’avait fait aucune demande à ce sujet.
Joint par le Journal de Chambly, Richard Arsenault, directeur chez Desjardins entreprise, a refusé de répondre aux questions posées. Il est donc impossible de connaître la position de la Caisse dans ce dossier.
Voici la réponse de la mairesse, Caroline Gagnon :
« La position de la Ville, et ses représentants, a toujours été d’obtenir des états financiers vérifiés. De mon côté, comme représentante au CA du CSR depuis 2017, j’ai personnellement demandé des états financiers vérifiés et un plan de redressement. Faute de réponse positive de la part du reste du CA, j’ai même fait parvenir une communication formelle en septembre 2017 pour expliquer, une fois de plus, pourquoi nous voulions des états financiers vérifiés (audités) et un plan de redressement. Sans succès. Ces demandes se sont poursuivies jusqu’à aujourd’hui. »
Les représentants de la Ville de Marieville et du CSR doivent se rencontrer lundi.