Trop tôt pour observer un impact
Il est encore trop tôt pour constater un impact au sein du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est à la suite du drame survenu à Granby, le 30 avril dernier.
Depuis le sort réservé à la fillette de Granby, les levées de boucliers de la population et la décision du gouvernement Legault de lancer une Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est n’a pas encore constaté de répercussions.
Par exemple, en avril dernier, le CISSS de la Montérégie-Est souhaitait développer un total de 15 familles d’accueil sur le territoire. Soit au moins 5 familles d’accueil 0-5 ans, 5 familles d’accueil 6-12 ans ainsi que 5 familles d’accueil 12-18 ans, pour un total de 15 familles d’accueil sur un territoire incluant la région de Saint-Bruno-de-Montarville, Saint-Basile-le-Grand et Sainte-Julie, relativement centrale à la Montérégie.
Or, le conseiller aux relations médias et ministérielles de la direction adjointe des communications, des relations médias et ministérielles du CISSS, Hugo Bourgoin, « confirme que la situation est sensiblement la même que celle qui a été présentée il y a deux mois ».
« S’il y a une différence, ce n’est pas en l’espace d’un mois que nous allons l’observer. » – Hugo Bourgoin
En entrevue avec le Journal de Chambly, M. Bourgoin précise : « Le portrait par rapport au manque de familles d’accueil dans votre région n’a pas changé. C’est un processus qui se déroule à moyen et long termes. S’il y a une différence, ce n’est pas en l’espace d’un mois que nous allons l’observer. »
Si de nouvelles familles d’accueil se sont manifestées depuis le drame, celles-ci doivent d’abord passer par certaines étapes. D’abord assister à une soirée d’information; ensuite, si l’intérêt est toujours là, remplir un formulaire et d’autres documents obligatoires. « Une enquête sera aussi menée, explique M. Bourgoin, qui note que le nombre de familles d’accueil qu’il reste à pourvoir n’est pas représentatif de l’intérêt qui aurait pu être manifesté récemment. En raison de l’enquête, le processus peut prendre plusieurs semaines, voire des mois. »
Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse
La directrice de la protection de la jeunesse de la Montérégie, Josée Morneau, a réagi à l’annonce du gouvernement caquiste, qui décide d’instaurer une Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. La mise en place de cette Commission a pour but d’entamer une réflexion portant sur les services de protection de la jeunesse au Québec, mais aussi sur la loi qui l’encadre, le rôle des tribunaux, les services sociaux et les services offerts par les partenaires des différents milieux. « Nous accueillons cette nouvelle favorablement, de commenter Josée Morneau. Il sera toutefois important que cette réflexion aille au-delà des services de la protection de la jeunesse. Il faut faire de la prévention et aller au- devant des familles vulnérables. Il faut être capable d’offrir des services en première ligne de façon à être en mesure de répondre aux besoins des gens. Il faut avoir une mobilisation de tous les citoyens du Québec pour être capable d’être alerte quand il y a des situations difficiles qui sont observées par le voisin, l’oncle ou la tante, par exemple. Tous ces gens-là sont concernés par la protection de l’enfant. »
Pour joindre le service de recrutement des familles d’accueil, composez le 1 866 420-1584 afin de manifester votre intérêt.
Qui sont ces enfants en attente d’une famille d’accueil?
Ils sont âgés de 0 à 17 ans. Ils ont vécu des difficultés dans leur milieu familial, soit de la négligence, du rejet, des violences corporelles ou des abus sexuels. Ils peuvent également présenter des troubles sérieux de comportement et des problèmes aux plans affectif et social ou démontrer un retard dans leur développement. Ils ont besoin de compter sur une famille qui, pour un certain temps, saura en prendre soin, les écouter, les soutenir, les sécuriser et les aimer. Ils sont suivis par un intervenant psychosocial dans le cadre de la Loi sur la protection de la jeunesse ou la Loi sur les services de santé et les services sociaux, et parfois la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Ils sont francophones, anglophones ou allophones. Ils peuvent être d’une autre culture sociale et pratiquer une religion différente de la vôtre.
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