Trottoirs sur les rues Lareau et Bouthillier : des solutions à trouver

La densification des rues Lareau et Bouthillier relance le problème de manque de trottoirs. La Ville pourrait consulter prochainement les résidents pour trouver une solution.

Voitures, bus, cyclistes et piétons se croisent tout au long de la journée sur les rues Lareau et Bouthillier, dans le quartier Désourdy de Carignan. Aucun aménagement n’est installé pour le moment pour délimiter les places de chacun. Parmi les marcheurs, Galglo Schule longe la rue Lareau sur plusieurs centaines de mètres. « C’est mon chemin pour aller au travail. Le fait de marcher sur la route ne me gêne pas, je me sens en sécurité même s’il n’y a pas de trottoir. »

Toujours sur la rue Lareau, Nathalie Thivierge est davantage préoccupée par la sécurité routière. « C’est sûr que je dois faire attention, car je marche avec mes chiens, explique-t-elle. J’ai pris l’habitude de marcher à contresens pour voir les voitures arriver. Si la rue est élargie, cela peut rendre les promenades plus intéressantes, c’est sûr. » Quelques maisons plus loin, un voisin, souhaitant rester anonyme, souligne l’aspect financier d’un aménagement de la rue. « Cela fait deux ans que je suis ici. On marche, on fait du vélo. L’absence de trottoirs ne change pas mon quotidien, mais c’est vrai que ce serait mieux si des trottoirs étaient aménagés. Mais derrière cela, je suis conscient qu’il y a un coût. »

Des voitures dangereuses

Un coût que reconnaît Camila Calle, fraîchement arrivée sur la rue Bouthillier, mais qui souhaite que la mairie fasse sa part. « C’est dangereux pour les enfants. De plus, ce n’est pas très bien éclairé la nuit et les voitures peuvent être très rapides. »

Sur ce point, Nancy Grenier, autre résidente du quartier, est assez d’accord. « Les gens roulent comme des fous! C’est dangereux pour les enfants lorsqu’ils partent à l’école, jouent dans le jardin ou roulent à vélo. Tout le monde semble pressé. Des trottoirs doivent être installés pour des raisons de sécurité. »

Stéphanie Lefebvre, élue de l’opposition de Carignan, assure avoir consulté plusieurs résidents des deux rues et en a tiré un constat. « En février dernier, j’ai consulté les citoyens du secteur, par le biais des réseaux sociaux, et malgré que ceci ne se veut pas une démarche scientifique, la majorité a mentionné souhaiter l’implantation d’interdiction de stationner d’un côté et/ou l’aménagement de corridors sécurisés pour les déplacements actifs. Aucun répondant n’a répondu qu’il ne souhaitait aucun changement. »

L’heure est aux solutions. Par quel chemin faut-il passer pour améliorer la sécurité? Stéphanie Lefebvre assure avoir exposé le problème à ses collègues du conseil municipal. « Comme le manque d’espace peut générer des enjeux de sécurité pour les piétons, j’ai proposé des solutions au conseil en place, dont mieux encadrer le stationnement sur ces rues, notamment en bonifiant la politique de circulation en tenant compte des largeurs des rues lorsqu’il est question de déterminer si une interdiction de stationner doit être appliquée, avoir recours à un plan directeur des infrastructures piétonnières ou asphalter les accotements. Finalement, j’ai demandé aux élus de consulter les citoyens et de leur présenter des chiffres à savoir combien coûterait l’aménagement de trottoirs. J’estime qu’il est essentiel que les citoyens aient le choix et que le conseil ne se substitue pas à eux. »

Un appel entendu

Lors de la séance du plus récent conseil municipal, les élus ont annoncé que les citoyens seront consultés autour de trois options proposées. « Néanmoins, il n’y a eu aucun engagement du maire à consulter les citoyens relativement à l’aménagement de trottoirs ou autres, précise Stéphanie Lefebvre. D’ailleurs, le conseil en place a refusé mon offre de tenir une rencontre auprès des citoyens du secteur. »

La Ville de Carignan assure que les citoyens seront interrogés prochainement. « Un sondage va être envoyé pour trouver une solution pérenne sur l’enjeu soulevé en séance du conseil d’avril dernier par un citoyen sur l’interdiction de stationnement alternatif sur les rues Lareau et Bouthillier à certains endroits, le but étant de sécuriser l’accès piétonnier à ces rues locales. Les résidents auront jusqu’au 21 juillet pour répondre. Une fois les résultats obtenus, nous allons déposer le tout au conseil plénier. Ensuite, une réponse sera donnée lors du conseil municipal du 7 août. Il est à noter que la mise en œuvre par la suite de la décision finale peut prendre un certain délai si par exemple un changement règlementaire est à apporter. »