Un changement coûteux pour Autobus Chambly
Le député de Chambly, Jean-François Roberge, au nom de la vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, ainsi que du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoît Charette, a confirmé un investissement de 250 000 $ à Autobus Chambly pour l’acquisition de deux autobus scolaires électriques.
Autobus Chambly compte dans son parc d’autobus scolaires déjà cinq véhicules électriques. La compagnie se dotera de deux nouveaux autobus « pas avant cet été », explique Philippe Langlois, directeur de l’exploitation.
» Je salue la volonté d’Autobus Chambly, qui contribue, elle aussi, à la lutte aux changements climatiques. » – Jean-François Roberge
Chacun des autobus coûtera à M. Langlois 326 000 $ « avec une autonomie de 150 km. Il faut ajouter 50 000 $ pour 50 km d’autonomie de plus, mais ce n’est pas avantageux. Alors entre les circuits scolaires, il faut penser à les recharger ».
100 % électrifié en 2035
Le coût des autobus scolaires au diesel atteint les 110 000 $. Avec l’aide de la subvention pour électrifier sa flotte d’autobus à 65 % d’ici 2030 et à 100 % d’ici 2035, on demande à Autobus Chambly de débourser aujourd’hui plus de 200 000 $ par autobus électriques. Un prix bien plus élevé qu’un autobus au diesel, la charge du prix de l’essence en moins cependant. « De plus, il faut faire les investissements nécessaires pour les infrastructures à mettre en place pour recharger les autobus électriques. Nous avons ainsi investi 228 000 $ pour nous équiper afin de pouvoir charger jusqu’à 15 autobus. Quand nous aurons d’autres autobus électriques, il nous faudra investir à nouveau dans de nouvelles infrastructures. »
Or, les entreprises de transport comme Autobus Chambly n’ont pas le choix d’effectuer ce changement et d’investir à grand coût pour répondre aux obligations du ministère des Transports. La volonté du gouvernement du Québec est d’accompagner les transporteurs dans l’électrification de leur parc de véhicules en remplaçant les autobus scolaires en fin de vie par des modèles électriques, mais le compte ne semble pas y être.
Rappelons que le gouvernement souhaite réduire les émissions associées au transport scolaire au Québec de près de 65 000 tonnes de GES d’ici le 31 mars 2024 et favoriser l’usage des autobus électriques dans le transport scolaire en visant un taux d’électrification de 65 % d’ici 2030.
« Je suis très fier que notre gouvernement soutienne l’électrification du transport scolaire dans Chambly. Je salue la volonté d’Autobus Chambly, qui contribue, elle aussi, à la lutte aux changements climatiques », d’indiquer M. Roberge.
« Le défi de la lutte contre les changements climatiques nous donne l’opportunité de poser des actions fortes pour les prochaines générations. En électrifiant le transport, on améliorera notre bilan des émissions de gaz à effet de serre. Nos efforts, combinés à ceux des transporteurs scolaires, contribueront à la création d’une économie sobre en carbone, ainsi qu’à offrir une meilleure qualité de l’air », explique quant à elle Mme Guilbault.
La charge des transporteurs
Même si les transporteurs sont aidés par le gouvernement, la charge de l’électrification des autobus scolaires porte beaucoup sur eux. À Autobus Chambly, même si l’on souligne que tous les protagonistes dans ce dossier travaillent très fort ensemble, l’entreprise explique que certaines améliorations sont à apporter. « Le fait qu’une entreprise ait le quasi monopole sur le marché dans la construction d’autobus électriques au Québec, forcément, cela ne fait pas jouer les avantages de la concurrence pour faire baisser les prix. Et pour avoir la subvention du gouvernement, il faut se procurer un autobus électrique fabriqué au Québec. Il faudrait mieux réfléchir à ce programme de subvention. D’autre part, les subventions sont dégressives avec le temps, car elles se basent sur le fait que les véhicules électriques seront de moins en moins chers, ce qui n’est pas le cas. Avec la hausse du prix des autobus et la baisse des subventions avec le temps, l’autobus a un coût supérieur de 50 000 $. Les autobus sont de plus en plus chers. »
Satisfait des autobus
À Autobus Chambly, les cinq autobus électriques déjà en fonction apportent satisfaction à l’entreprise. « Ils fonctionnent bien. L’autonomie de 150 km nous a forcés à nous ajuster, car il faut prévoir de les recharger entre les circuits scolaires, mais cela marche bien. Les problèmes sont similaires, en termes de quantité, à ceux des autobus thermiques. C’est plus au niveau des bornes de charge que ce n’est pas au point. C’est un nouveau secteur d’activité et tout le monde travaille ensemble pour régler ça. Tout le monde se parle pour l’instant, mais personne n’est imputable. Des discussions se font avec Hydro-Québec », de conclure M. Langlois.
L’aide financière accordée aux transporteurs provient du Programme d’électrification du transport scolaire, volet 1, lequel s’inscrit dans le Plan pour une économie verte 2030 (PEV 2030) du gouvernement du Québec.