Un combat contre la maladie de Lyme loin d'être gagné pour Sabrina Roy
TÉMOIGNAGE. Après un long parcours semé d’embûches et des dépenses de plus de 30 000$, la Carignanoise Sabrina Roy, qui souffre de la maladie de Lyme, reprend peu à peu des forces, mais n’a pas fini de lutter.
Sabrina Roy s’est fait piquer par une tique en juillet 2013 et a eu différents symptômes.
« J’ai failli perdre connaissance dans mon véhicule de patrouille », raconte la policière.
Mme Roy s’est d’abord fait diagnostiquer une labyrinthite sévère. De nouveaux symptômes sont ensuite apparus, comme de l’enflure sur ses ganglions.
Un spécialiste lui a diagnostiqué un cancer des ganglions en novembre 2013, mais le pronostic n’était pas exact.
« Je perdais mon autonomie. Je n’étais pas capable de rien faire toute seule », mentionne-t-elle.
Sabrina Roy a donc entrepris plusieurs démarches pour trouver de quoi elle souffrait.
« Pendant un an et demi, je suis allée au moins quinze fois à l’urgence dans différents hôpitaux. On me disait que je n’avais rien », relate-t-elle.
Elle a finalement reçu un diagnostic de fibromyalgie.
Une nouvelle soulageante
Sabrina Roy a entendu parler de la maladie de Lyme il y a deux ans. Elle a pu faire un test de dépistage aux États-Unis. Elle a appris qu’elle souffrait bel et bien de la maladie de Lyme en novembre 2015. Elle a ensuite fait venir des antibiotiques des États-Unis et les a pris pendant 10 mois. Ils lui ont coûté plus de 30 000$.
Mme Roy a pu débourser cette somme grâce à de l’argent qu’elle avait mis de côté, l’aide de proche et une levée de fonds, mais elle soutient que les traitements ne sont pas accessibles à tout le monde.
« Ça coûte les yeux de la tête. Une mère monoparentale va préférer nourrir son enfant que de se faire traiter », lance-t-elle.
Sabrina Roy s’est maintenant tournée vers des médecines alternatives au Québec et prend plusieurs produits naturels. Elle a également des suivis tous les trois mois à Plattsburgh aux États-Unis.
« Je ne pensais pas me rendre à mes trente ans et maintenant j’ai récupéré 60% de mes capacités », déclare la femme de 27 ans.
Toutefois, en raison du diagnostic tardif, Mme Roy ne pourra jamais revenir en parfaite santé. C’est pourquoi elle veut sensibiliser la population.
« Les gens pensent que les tiques porteuses de la maladie se trouvent seulement dans les parcs, mais ils peuvent se faire piquer dans leur cour », déclare Sabrina Roy.
Mécontentement
Sabrina Roy déplore le manque de ressources disponibles au Québec.
« On ne reconnaît pas notre diagnostic, on doit aller aux États-Unis pour se faire soigner, s’endetter et réhypothéquer notre maison », clame-t-elle.
Mme Roy pense que les médecins devraient être mieux outillés.
« Ils n’ont pas les connaissances et les tests adéquats pour nous permettre d’être traités ici », déplore-t-elle.
Le ministère de la Santé indique que, selon le ˂I˃Centers for Disease Control and Prevention˂I˃ (CDC), il n’existe aucune preuve qu’un traitement comme celui offert aux États-Unis, améliore significativement l’état des patients souffrant de la maladie de Lyme.
Ce traitement est offert à partir de résultats d’analyses effectuées dans des laboratoires privés américains qui ne respectent pas les critères reconnus par le CDC. Les médecins québécois suivent ces critères.
Information sur la maladie de Lyme
– Elle peut se transmettre par la piqûre d’une tique infectée.
– Les principaux symptômes sont une rougeur de la peau, de la fièvre et de la fatigue.
– Les façons de se protéger sont de rester dans les sentiers et de se couvrir le corps.
– 56 cas ont été déclarés en Montérégie en 2016.