Courir pour mieux écrire

Le Chamblyen Guy Ménard vous propose de découvrir son premier livre, Parti courir, chroniques pandémiques.

C’est grâce aux encouragements de sa fille, la célèbre humoriste Marie-Lyne Joncas, que Guy a osé faire éditer son livre regroupant, dans un format original, pas moins de 77 chroniques que lui ont inspiré ses sorties, de mars 2020 à octobre 2021.

L’aliénation sociale

Alors qu’il partait courir, en pleine pandémie, Guy ne pouvait faire autrement que de remarquer la méfiance des uns à l’égard des autres, les regards tantôt fuyants, tantôt craintifs que la peur du virus leur avait insufflés. C’est donc au travers de ses chroniques, d’abord publiées sur le Web, qu’il a tenté d’exorciser ce bouleversement, faisant de la lutte contre l’isolement une thématique phare de son œuvre. Avec habileté et humour mesuré, il y adopte le juste ton pour aborder des sujets lourds et légers, qui interpelleront tous types de lecteurs.

« J’ai toujours eu beaucoup de respect pour les gens qui écrivent, parce que ça prend une méchante tête de cochon (…) » – Guy Ménard

« Je suis parti courir. Je sais, je me répète. Si vous avez lu les histoires précédentes, vous savez qu’il y a là comme un thème. Une réalité aussi. Avec le confinement, je me sens comme mon chat, le nez collé sur la porte en attendant que l’on ouvre (…) Pourquoi on est si lourd publiquement? La COVID-19 ne se transmet pas par le regard, j’ai vérifié. Pas non plus par le sourire, ni par le ‘Bonjour’, à moins de réussir à postillonner sur quelques mètres en disant bonjour et, avouons-le, ça prendrait toute une combinaison de dentition déficiente et de projection de voix », lit-on dans sa chronique du 27 mars 2020.

Né à Chambord, au Lac-Saint-Jean, en 1957, Guy habite à Chambly depuis 1996. L’homme avide de connaissance et de culture y partage sa vie avec une enseignante, sa conjointe Denise, qui l’accompagne dans la réalisation de ses projets.

Guy est aussi connu pour son implication auprès de la cause du myélome multiple, une forme de cancer du sang ayant été diagnostiquée chez lui en 2016. Depuis 2018, il participe au Défi Cyclo Myélome au profit de la Chaire Myélome Canada de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Aujourd’hui, il se porte bien et répond très bien à son traitement. « Je le prends comme des Smarties. » Son livre Parti courir sert aussi la cause, en ce que tous les profits générés par sa vente serviront à financer la recherche contre la maladie.

Rencontre avec l’auteur

« Je n’ai pas de formation littéraire, mais j’ai toujours écrit professionnellement », commente le multi-carriériste en entrevue, dans le café où il a donné rendez-vous au journal. « J’œuvre depuis longtemps dans le monde des communications. Quand j’étais au Saguenay, j’étais journaliste avant de travailler en relations publiques chez Alcan. Puis, j’ai déménagé à Montréal, où j’ai exercé le métier de consultant. » C’est en rédigeant des chroniques sur le Grand Défi Pierre Lavoie, qui fait la promotion de saines habitudes de vie, que Guy a commencé à écrire pour le plaisir. « Je voulais montrer aux gens comment s’organisait le Défi, vu de l’intérieur. C’est là que j’ai pris goût à l’art de raconter des affaires », se remémore le Chamblyen.

L’auteur d’une grande humilité admet qu’il n’a jamais pensé qu’il ferait de ses chroniques des deux dernières années un livre lorsqu’il s’est adonné à les coucher sur papier, ni même qu’il recevrait les compliments du journaliste-chroniqueur Patrick Lagacé, un admirateur, qui a cosigné la préface de Parti courir avec Marie-Lyne Joncas. Dans les quelques pages qui lui ont été réservées à cet effet, M. Lagacé suggère que Guy a « raté sa vocation » puisqu’il aurait dû, selon lui, être chroniqueur. Lorsqu’on demande au principal intéressé s’il est d’accord avec l’affirmation de Lagacé, Guy ne retient pas son sourire. « Je ne crois pas que j’aurais pu en faire ma vocation à l’époque. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour les gens qui écrivent, parce que ça prend une méchante tête de cochon et de la discipline, ce que je n’ai pas! D’ailleurs, mon livre, qui a beau compter un peu moins de 300 pages, s’est fait au fur et à mesure, sans préméditation. »

Une fois l’œuvre complétée, il a fallu la faire éditer. « Je l’ai soumise à pas moins d’une vingtaine de maisons d’édition, qui l’ont toutes refusée, peut-être parce que l’on ne voit pas, au premier abord, l’intérêt d’éditer les chroniques d’un inconnu, ou parce que le format en est un moins standard », d’observer Guy. C’est en intéressant Christian Bougie, propriétaire des éditions Victor et Anaïs, qu’il connaît par l’intermédiaire de leurs conjointes respectives, que le livre a trouvé preneur. « Dans mon pitch de vente, j’ai dit à Christian que ça allait lui donner beaucoup d’ouvrage, sans lui rapporter une cenne, et il a dit oui! » Un choix judicieux puisque les chroniques, offertes en formats numérique et audio sur le site particourir.com, joignent déjà un bassin croissant de lecteurs.

Bien qu’il n’estime pas écrire « de la grande littérature », c’est sa capacité à observer, à mémoriser les gens, les scènes et l’émotion, ainsi que son talent pour en traduire l’expérience en mots, avec sensibilité, qui font de Guy un auteur à part entière, aussi légitime qu’intéressant. Dans un langage empreint de justesse et de style, mais qu’il décrit comme étant « familier », Guy vous emmène courir avec lui, à la découverte de plusieurs coins de Chambly, sous un regard unique et rafraichissant.

Il est possible de commander le livre en format physique en se rendant sur le site Web des éditions Victor et Anaïs, à victoretanais.com