Défi têtes rasées de Leucan : du théâtre sans cheveux

Trois comédiens chamblyens de la pièce de théâtre Sauver des vies participeront au Défi têtes rasées, en lien avec la thématique de l’œuvre.

Dans la pièce, Catherine Papineau joue le rôle de Murielle, une mère de famille atteinte du cancer, qui nie les symptômes de sa maladie pour épargner sa famille. « Dès ma première lecture, je me suis dit qu’il y aurait un problème, puisqu’une des scènes est décrite ainsi : » Murielle avance vers le miroir, enlève son maquillage et sa perruque pour dévoiler son crâne chauve ». »

Le « problème » de Catherine Papineau, c’est qu’elle a vraiment beaucoup de cheveux, mais vraiment beaucoup, et épais, en plus. « Mettre un casque de bain pour les couvrir m’aurait donné l’air d’avoir un cone head! », pointe-t-elle.

«Longtemps, j’ai voulu trouver la cure du cancer. C’était le rêve d’une petite fille qui a perdu sa maman.» – Mylène Blanchette

Trouver une solution

Elle s’est donc mise à la recherche de solutions. « Peut-être les couper plus courts ou me raser, mais juste la moitié par en dessous », a-t-elle envisagé. Elle en est venue à la conclusion de les raser entièrement. « OK, je suis une personne intense, mais pas assez pour me raser les cheveux juste pour une pièce de théâtre. Là, on se calme! », a ensuite rationalisé la comédienne. L’idée de le faire pour une cause et d’amasser des sous à la fois est devenue nette. Elle a consulté le site du Défi têtes rasées de Leucan pour vérifier les conditions d’admission. « J’ai pleuré ma vie en voyant tous ces enfants, sourire aux lèvres, la tête nue, à combattre une christie de maladie quelconque. J’ai surtout été remplie d’une gratitude énorme envers ma vie, d’avoir des enfants en santé », évoque Mme Papineau.

Remettre en perspective

L’anxiété s’est ensuite emparée d’elle en pensant à ces parents qui vivent avec la réalité de voir la maladie emporter leur enfant. « Ma vie aurait été complètement différente si j’avais eu à aller, toutes les semaines, à l’hôpital, si mes nuits étaient envahies d’angoisse dès que le bruit d’une toux apparaît dans la chambre d’un enfant, une fièvre de l’un. Je n’aurais probablement pas pu avoir ma job sans m’absenter continuellement ou en me sentant coupable de ne pas être avec mon enfant ou de ne pas pouvoir en donner plus pour ma job, et probablement que nous n’aurions pas l’énergie d’encourager les sports intenses comme le hockey de mon gars à quatre fois semaine », met en perspective la mère de famille.

Cette réflexion l’a menée à cette conclusion : « Le fait de me raser les cheveux m’est apparu très banal face à tout ça. Je sais bien que ce ne sera pas facile, je vais sûrement pleurer pendant le rasage », prévoit avec émotion l’actrice.

Mylène Blanchette et Jean-François Paradis, aussi acteurs de la pièce, passeront sous le rasoir le 8 novembre. « Ça fait longtemps que j’y pense. J’attendais juste le bon moment. Là, c’est le moment parfait, avec la pièce pour en parler. J’ai embarqué », résume Mylène Blanchette.

Pertes causées par le cancer

Mme Blanchette a perdu sa mère biologique à l’âge de quatre ans, en raison du cancer. À partir de ce moment, elle a su qu’elle étudierait un jour en science. « Longtemps, j’ai voulu trouver la cure du cancer. C’était le rêve d’une petite fille qui a perdu sa maman », confie celle qui travaille effectivement dans la sphère scientifique.

Ce n’est pas la première fois que Jean-François Paradis participe au Défi têtes rasées. Il a également goûté au Movember, notamment associé au cancer de la prostate. Son père biologique est décédé du cancer. Il nomme également son bon ami Mario, fauché par cette maladie.

La sœur de Catherine, Sophie, est atteinte d’un cancer. Elle est plongée au cœur de la chimiothérapie. La décision de se raser les cheveux est toutefois venue avant qu’elle apprenne la difficile nouvelle. 

Deuil de cheveux

Beaucoup d’humains passent par leurs cheveux pour s’identifier. « Quand vous sentez-vous la plus belle? questionne Catherine Papineau. Ma réponse est souvent quand mes cheveux sont beaux. Mais des cheveux, ça repousse. Puis, je prendrai ce moment pour laisser aller ma couleur naturelle, avec les cheveux qui marquent mes années de vie », exprime celle qui passera à l’acte le 6 octobre.

« Je ne sais pas trop comment je réagirai. Je ne le réalise pas tellement pour le moment. C’est sûr que j’ai la crainte de savoir à quoi je ressemblerai. Est-ce que je vais avoir une belle tête? Mais je vois ça comme une occasion de voir de nouvelles coupes de cheveux quand ça repoussera. Peut-être vais-je oser plus. Il y a une appréhension, mais aussi de l’excitation dans tout ça », renchérit Mylène Blanchette.

La pièce Sauver des vies est présentée au Café-Théâtre de Chambly, du 11 octobre au 2 novembre. Mise en scène par Karine Melançon, elle sera aussi jouée le 8 novembre, à la salle Portraits D’espoir, à Sainte-Julie, pour la Fondation Un bec soufflé.