Le bois, rare et coûteux
Le milieu de l’ébénisterie et de la construction est unanime sur la question du prix du bois d’œuvre : il a doublé.
En plus de devoir composer avec la pénurie de main-d’œuvre que connaît le secteur, des ébénistes se disent contraints de faire des offres à prix sans garantie et aux délais de livraison incertains.
« (…) les matériaux ne rentrent pas comme on le veut. Ils se font rares et plus dispendieux, et les délais de livraison sont longs. » – Maurice Bernard
Des délais anormaux
C’est en plein ouvrage que l’ébéniste Maurice Bernard nous a fait part de sa situation : « Je n’ai pas beaucoup de temps, je suis booké jusqu’au mois de novembre. J’ai arrêté de faire des soumissions parce que les délais sont trop longs de toute façon, et parce que les prix ne cessent de monter, puisque rien ne baisse. J’ai la chance de ne pas avoir de problème de pénurie de main-d’œuvre, car je travaille seul depuis toujours. Le seul problème pour bon nombre d’entre nous, c’est que les matériaux ne rentrent pas comme on le voudrait. Ils se font rares et plus dispendieux, et les délais de livraison sont longs. Mais il faut composer avec ça! »
Une relève discrète
La rareté d’ébénistes dont souffrent plusieurs entreprises en quête de relève pour faire baisser la pression se fait aussi sentir sur le plan éducatif. À la fin mai, on rapportait du côté du Carrefour jeunesse-emploi – Comtés Iberville / Saint-Jean que l’on y éprouvait beaucoup de difficulté à recruter de jeunes apprentis de 16 à 30 ans en ébénisterie pour participer à la formation rémunérée « Mon Bouleau », entamée le 7 juin dernier.
Ce manque de relève est d’autant plus inquiétant que le confinement a entraîné une forte croissance de projets de rénovation résidentielle. On s’imagine qu’avec ce déséquilibre entre l’offre et la demande, ce sont plusieurs Québécois qui devront se résoudre à « camper » au milieu d’un quasi-chantier.