Présence de couches lavables en petite enfance : une réalité grandissante
De plus en plus de parents demandent à leur garderie respective d’utiliser des couches lavables pour leur enfant.
« On s’en va vers ça pour l’environnement », déclare d’emblée Sylvie Séguin, propriétaire de la garderie subventionnée Marilie, située à Marieville.
Mélanie Gauthier, directrice générale du CPE Franquette la grenouille, mentionne de son côté que cela fait déjà plusieurs années que ses installations acceptent la présence de couches lavables.
Ce sont les parents qui en font la demande à leur installation. Ceux-ci apportent le matériel nécessaire, soit environ quatre couches lavables minimalement par jour pour les poupons. Au bas mot, ce sont au moins trois ou quatre couches par jour qu’utilisent les enfants à la garderie.
Ce n’est toutefois pas la majorité des parents qui en font la réclame. Une dizaine de parents ont pris le virage à la garderie Marilie. Au CPE Franquette la grenouille, le taux varie annuellement selon les parents d’enfants qui sont aux couches. Ce sont, en moyenne, plus de 300 couches quotidiennement qu’utilise le personnel de la garderie en question.
Nouvelle adaptation
Pour les éducatrices sur le terrain, c’est une nouvelle façon de faire qui nécessite un ajustement. « Même si ce n’est vraiment pas agréable à gérer, par conscience sociale et par respect pour le choix des parents, on doit l’accepter, tant qu’il y a une bonne collaboration avec les parents », mentionne Fanny-Héléne Brodeur, une Chamblyenne qui a œuvré vingt ans à titre d’éducatrice en petite enfance. Elle souligne aussi l’enjeu de « l’odeur dégagée » par le sac à couches, dans les casiers.
« C’est certain que c’est une nouvelle adaptation pour les éducatrices, mais les filles s’habituent », raconte Mme Séguin.
« On l’a fait en participation avec elles (éducatrices ) pour qu’elles l’acceptent. Il a fallu se coordonner pour que ce soit plus facile pour elles. Mais une bonne couche lavable bien entretenue, ce n’est pas plus problématique qu’un couche jetable », renchérit Mme Gauthier
Offre pour les garderies
L’entreprise de couches lavables BébéAuric a lancé une offre de services pour garderies en 2020. Certaines l’adoptent désormais dans le cadre de leur plan écologique.
« Les garderies semblent maintenant prêtes et même passionnées de prendre l’initiative », affirme Antoine Goulet, l’un des partenaires de BébéAuric.
Ce commerce a démarré avec un projet pilote pour les garderies en 2020 et a rapidement lancé son offre peu de temps après. « Nous avons fait très peu de marketing et les garderies nous contactent, ce qui indique un changement d’attitude et de compréhension important, malgré beaucoup de désinformation qui circule encore », confie M. Goulet.
Pénalités gouvernementales
« Il est surprenant que les gouvernements et les villes, confrontés à une crise des décharges, n’aient pas pénalisé progressivement l’utilisation de couches jetables en plastique comme ils l’ont fait avec les sacs et les pailles en plastique. Des subventions devraient aussi être disponibles pour aider les garderies à faire le changement », avance Jessica Lefebvre, également partenaire de BébéAuric.
À ce jour, le ministère de la Famille ne prévoit pas de pénalités associées à l’utilisation d’un type de couches dans un service de garde. Il n’y a aucune mesure du ministère pour favoriser l’utilisation d’un type ou l’autre de couches en service de garde.
Le cadre légal et réglementaire applicable aux services de garde éducatifs à l’enfance ne traite pas de l’utilisation de couches lavables dans les services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE). Cette option n’est donc ni interdite ni réglementée.