Réseaux « asociaux »
Depuis quelque temps, on assiste à une recrudescence des cas de cyberintimidation qui ciblent des adultes, affectant leur vie personnelle et professionnelle. Les tensions sociales observées sur les réseaux sociaux seraient-elles exacerbées par le contexte sanitaire?
À l’heure où la vie sociale se métamorphose, jusqu’à n’exister pratiquement qu’au travers du médium virtuel, et que les communications instantanées et sans frontières des réseaux sociaux remplacent le contact physique et humain, on remarque dans les échanges publics que certains comportements, jugés hostiles, se filtrent de moins en moins. C’est du moins ce que révèlent les témoignages recueillis.
La cyberintimidation chez nous
Sur une page d’un média social adressée aux populations de Chambly, de Saint-Mathias et de Richelieu, les internautes sondés sont unanimes, « c’est pire depuis la pandémie ».
« Je suivais plusieurs groupes sur des sujets qui me passionnent, mais je me suis retirée de plusieurs d’entre eux puisque ce n’était plus du tout une expérience agréable », mentionne l’une d’entre eux.
« C’est un gros problème en ce moment » – Steve Bruneau-Collard
En entrevue avec le journal, l’ex-conseiller municipal Steve Bruneau-Collard, qui a récemment présenté sa démission à la Ville de Saint-Mathias-sur-Richelieu, a confié avoir essuyé beaucoup de critiques sur les médias sociaux vers la fin de son mandat. « Les attaques pullulent sur les médias sociaux. C’est trop facile de critiquer derrière son écran. Je suis capable d’en prendre, mais c’est quelque chose qui dépasse mon cas. C’est un gros problème en ce moment, et ça prend une autre ampleur. Il est tellement facile avec les réseaux sociaux d’atteindre quelqu’un et de le narguer directement. »
Du travail pour la police
Le sergent Jean-Luc Tremblay, de la Régie intermunicipale de police Richelieu/Saint-Laurent, suggère que
« si la cyberintimidation empire, c’est sans doute dû à l’évolution technologique et au fait que plus d’utilisateurs ont accès aux réseaux sociaux, tout simplement ».
Du côté du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), on aurait remarqué une hausse importante des cas de cyberintimidiation et de haine sur les réseaux sociaux à traiter.
Notons que dernièrement, à l’échelle nationale, c’est le départ de Dany Turcotte de l’émission Tout le monde en parle qui a fait réagir, puisqu’il a largement attribué son désir de tirer sa révérence aux attaques répétées qui l’ont ciblé sur les réseaux sociaux et qui auraient miné son moral.