Soins à domicile personnalisés : la formule avant-gardiste d’Amika
La pandémie aura fait la lumière sur les défaillances du système de santé, et plus particulièrement sur un manque criant de ressources dans le domaine de la gériatrie. L’un des fondateurs de l’entreprise Amika, qui se spécialise en soins à domicile, au privé comme au public, voit cette prise de conscience d’un bon œil et nous expose les réalités d’un marché évolutif.
Le 31 mai dernier, Québec a annoncé vouloir intensifier et étendre les services de soins à domicile, d’abord pour les aînés, mais aussi pour les proches aidants. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, et sa collègue responsable des aînés, Marguerite Blais, ont annoncé un ajout de 750 millions de dollars, répartis sur cinq ans, pour les services de soins rendus à domicile.
« C’est un peu le Tinder des soins à domicile. » – Alexandre Blais
L’offre rare pour une demande forte
L’entreprise Amika, qui offre des soins à domicile, couvre le territoire du Grand Montréal, incluant Chambly, où une portion de sa clientèle et de ses préposés est concentrée. Répondant à une demande grandissante pour ses services, elle s’est vu décerner le prestigieux Prix Choix du Consommateur. Son cofondateur et directeur général, Alexandre Blais, se réjouit de constater une évolution des mentalités quant à l’importance de favoriser l’accès à ce type de services. « Le sujet des soins à domicile en est un de plus en plus présent dans l’actualité. Avec la pandémie, on se rend compte du fait que ce n’est pas nécessairement plus sécuritaire dans les résidences pour personnes âgées et les CHSLD. Les gens veulent de plus en plus rester à la maison. Je pense que ce premier investissement du gouvernement illustre que le Québec veut faire un choix de société avec les soins à domicile. C’est une première étape », remarque celui qui a fondé l’entreprise il y a quatre ans pour « apporter du changement en rendant les soins à domicile plus accessibles, mais pas n’importe quel type de soins : des soins personnalisés ».
Un jumelage personnalisé
« On fait un travail de jumelage d’un préposé avec un client bénéficiaire ou sa famille ayant besoin de services. On choisit les candidats au sein de notre réseau de 250 préposés aux bénéficiaires, qui sont tous des gens habitués à travailler avec des personnes âgées, qui ont des problèmes de nature cognitive (démence, Alzheimer) ou physiques (perte de mobilité, arthrite, douleurs) requérant de l’assistance pour demeurer à la maison. » Ces professionnels, qui ont travaillé dans les CHSLD, les hôpitaux et les résidences, font le choix d’offrir des soins à domicile à une clientèle près de chez eux. « On peut vouloir être jumelé avec quelqu’un ayant un type de personnalité souhaitable, des affinités et des intérêts communs pour qu’une relation de confiance s’installe et que la personne se sente en sécurité avec celle que l’on aura choisie pour elle. C’est un peu le Tinder des soins à domicile. Et c’est bon aussi pour nos employés, car il peut être très anxiogène de cogner chez quelqu’un que l’on ne connaît pas pour lui offrir des soins. Là, il y a une confiance et une routine qui s’installent, et c’est valorisant comme travail. »
Au privé comme au public
L’entreprise œuvre dans les secteurs privé et public, acceptant tantôt une clientèle avec qui le contact s’établit directement, tantôt une autre qui lui sera envoyée par les CLSC, la qualifiant pour bénéficier des fonds que Québec entend verser au public. « Des fois, c’est le proche aidant qui appelle pour nous dire, par exemple, que sa mère ou son père habite seul et commence à avoir de la difficulté à faire certaines activités ou tâches quotidiennes, et qu’il lui faudrait les services d’une personne qui viendrait à domicile trois fois par semaine. D’autres fois, c’est le CLSC qui réfère des bénéficiaires. Nous travaillons notamment avec le CLSC de Chambly. »
M. Blais espère que l’accessibilité aux soins à domicile pour tous sera chose d’un futur de plus en plus rapproché et il rappelle que ce sont « plus de 90 % des personnes âgées au Québec qui désirent vieillir et finir leurs jours à la maison », mais qu’elles sont bien souvent « contraintes, contre leur gré, de déménager en résidence ou en CHSLD ».
L’entreprise prévoit englober davantage de services afin de concentrer toutes les ressources imaginables pour améliorer les soins et la qualité de vie des aînés en une seule offre, puisque le Québec semble vouloir s’orienter vers cette voie.