Le hockey féminin, de plus en plus populaire

Le hockey féminin s’impose de façon plus affirmée en région et gagne en popularité.

« Ce que l’on observe, c’est que de plus en plus de filles, qui jouaient avec les garçons en équipes mixtes, se joignent maintenant à des équipes de filles. C’est la bonne nouvelle », rapporte Alexandre Beaudoin, gouverneur des équipes féminines des Remparts du Richelieu.

Entraîneur du niveau M15 bantam 3A, conjointement avec Yves Plourde, M. Beaudoin est père de deux filles, dont l’une d’elles, Victoria, pratique le sport. « Elle joue dans les M13 3A. Pour elle, le fait de jouer avec des filles plutôt que des garçons lui permet d’être elle-même, de prendre plus sa place au sein de l’équipe. En vieillissant, c’est aussi moins gênant de jouer avec des filles qu’avec des garçons », observe-t-il.

« Quand j’avais leur âge, il était très péjoratif pour une fille de jouer au hockey (…) » – Alexandre Beaudoin

Un progrès marqué

Bien qu’il y ait encore du chemin à faire pour lutter contre certaines mentalités et donner aux joueuses la place qu’elles méritent dans le sport, M. Beaudoin estime que le progrès est significatif pour quelqu’un de sa génération. « J’ai 43 ans aujourd’hui. Quand j’avais leur âge, il était très péjoratif pour une fille de jouer au hockey, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Au niveau 3A, le calibre est très fort. Les tournois féminins ont autant de place que ceux des garçons. C’est sûr qu’il n’y a pas la Ligue nationale de hockey pour filles, qui peut être un rêve de jeunesse pour plusieurs d’entre elles. Par contre, elles ont des ligues nationales aux niveaux collégial et universitaire. »

Des modèles qui inspirent la relève

Il ajoute que le fait de voir de plus en plus d’athlètes féminines briller, dans le hockey ou dans d’autres disciplines sportives auparavant genrées masculines, leur permet d’avoir des modèles auxquels s’identifier. « Au Québec, on a l’avantage d’avoir des joueuses qui jouent avec l’équipe Canada et qui redonnent beaucoup aux jeunes. Je pense entre autres à Caroline Ouellette, qui a un tournoi à son nom et qui fait beaucoup pour redonner ce qu’elle a reçu. La relève a aussi des modèles masculins, mais ça n’a pas le même impact. »

Une portion de décrochage

La crise sanitaire noircirait toutefois le tableau, en ce que « Plusieurs sports ont perdu des athlètes féminines qui ont quitté en raison de la pandémie », d’indiquer M. Beaudoin. « Heureusement, tout commence à rentrer dans l’ordre pour les tournois. Ça a été un peu long, car personne ne voulait organiser de tournoi sans qu’il y ait de billets à vendre. Naturellement, le passeport vaccinal est demandé aux jeunes filles de 13 ans et plus, et je suis heureux de n’avoir aucune fille qui a lâché à cause de ça. »

Dans d’autres disciplines que le hockey, un autre facteur renforçant le « décrochage sportif » est le fait que plusieurs adolescentes délaissent leur sport une fois arrivées au cégep, favorisant un débalancement entre les sexes.