Les « amis des plaisanciers »

Le Journal de Chambly est allé patrouiller avec les bénévoles de la Garde côtière auxiliaire canadienne sur la rivière Richelieu et le bassin de Chambly.

Ils ont été occupés, ces bénévoles qui répondent aux appels de détresse des plaisanciers. À ce jour, cette année, l’équipe de Steve Paradis, commandant-Unité 16-Vallée du Richelieu, a participé à 55 missions comparativement à 32 pour l’entière saison en 2020. Au-delà de 130 personnes ont été secourues cette année, par rapport à 79 l’année dernière. Bris mécanique, panne d’essence, échouement, accident de motomarine et embarcation qui coule sont les principales missions au sein desquelles interviennent M. Paradis et ses collègues.

Des débutants sur l’eau

Leur mission générale n’est ni plus ni moins que de sauver des vies sur l’eau. Cela passe invariablement par sensibiliser les navigateurs aux pratiques sécuritaires. Bien qu’une grande majorité d’usagers respectent les plans d’eau, un travail de terrain demeure nécessaire afin d’éduquer. Avec la COVID-19, les gens se sont rabattus plus que jamais sur les activités extérieures, dont la navigation de plaisance. « On a rencontré beaucoup de first timer. Ils mettent parfois leur bateau à l’eau sans faire de vérification mécanique. Le bateau sort du garage, il devrait bien fonctionner. On tourne la clé, on démarre, on fait un petit bout et, soudainement, le moteur s’éteint », dépeint le commandant.

55 – C’est le nombre de missions auxquelles a participé l’équipe de Steve Paradis en 2021.

Alcool au volant

Il arrive que des plaisanciers oublient leur bon comportement dans leur voiture lorsqu’ils passent de la route à l’eau. L’alcool sur les plans d’eau demeure à surveiller, selon M. Paradis. « Des gens considèrent que le fait d’être sur l’eau, ça les dissocie un peu de la responsabilité que l’on a d’avoir une conduite impeccable et sobre. Il est important de savoir qu’il y a un lien direct entre le permis de conduire et la consommation sur un bateau », remet-il en perspective. Se faire intercepter à conduire en état d’ébriété en bateau mène au même résultat qu’en voiture, soit une suspension de permis et tout ce que ça implique.

Travailler en équipe

Travaillant auparavant davantage en silo, différentes instances se sont rassemblées cet été à une même table de concertation dans un but commun, soit la sécurité. Autour de celle-ci se trouvent : les pompiers de Chambly, les pompiers de Saint-Mathias-sur-Richelieu, les pompiers de la régie régionale de la Vallée-du-Richelieu, la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent et la Garde côtière auxiliaire. Depuis le début de la saison, ils se sont réunis mensuellement, excluant au mois d’août, plus complexe en raison des vacances.

Le territoire que couvrent 25 bénévoles part du bassin de Chambly et se rend jusqu’à l’écluse de Saint-Ours, territoire d’une trentaine de miles nautiques. La saison débute lorsque mai s’installe et elle s’étire théoriquement jusqu’au 30 octobre, selon le climat.

Steve Paradis

Le commandant et marin de formation Steve Paradis le dit : « On ne peut pas retirer le marin de l’homme. Une fois que tu y adhères, tu es pris avec ça pour le reste de tes jours. » Maintenant retraité, il nourrit sa passion pour l’eau à travers cette mission. C’est un vaste bagage nautique qui vit en lui. Ayant fait de la voile pendant une trentaine d’années, il a débuté sa carrière avec un stage de trois mois aux Îles-de-la-Madeleine avec Pêches et Océans Canada. Il a poursuivi sur un bateau canadien qui a navigué des Antilles, dans les Caraïbes, jusqu’au Venezuela, revenant par la Nouvelle-Orléans en guise de deuxième stage, une fois de plus d’une durée de trois mois. À son dernier stage, il est parti de Singapour jusqu’en Indonésie, en passant par le golfe Persique, pour boucler le tout en Argentine, six mois plus tard.