Objectif Edmonton pour le hockeyeur Raphaël Lavoie
Le hockeyeur chamblyen Raphaël Lavoie s’est entendu avec les Oilers d’Edmonton sur un contrat d’un an à deux volets d’une valeur de 775 000 $. Le Journal de Chambly a rencontré l’attaquant, qui est plus près que jamais de la Ligue nationale de hockey (LNH).
Le hockeyeur a passé les dernières années avec les Condors de Bakersfield, club école des Oilers d’Edmonton, en Californie. Le jeune homme de bientôt 24 ans réside toujours à Chambly. Il y passe d’ailleurs ses étés.
La dernière campagne a été riche en émotions pour Lavoie. Il a effectué ses premiers coups de patin dans la LNH alors qu’il a disputé sept parties en saison régulière. Connor Brown s’était blessé dans le grand club. C’est le vétéran Sam Gagner qui avait reçu le rappel. Un second joueur de la formation régulière s’est blessé à son tour. « La blessure n’était pas publique. Le directeur général est venu me voir dans la chambre pour me dire d’aller à son bureau. Le personnel d’entraîneurs était là et on m’a dit que j’avais un bon début de saison », se souvient le hockeyeur.
C’est ainsi qu’on lui a appris qu’il jouait le prochain match à Edmonton. « Il y avait juste un problème, soulève Lavoie. La game était à 13 h. Et étant donné que j’étais à Bakersfield, je devais me rendre à Los Angeles pour me rendre ensuite à Edmonton. » Sans voiture à ce moment, il est retourné en vitesse à son domicile en empruntant le véhicule d’un entraîneur pour paqueter sa valise. De chez lui, un service de déplacement l’a récupéré pour l’emmener à Los Angeles, mais Raphaël avait omis un détail. « Après 20 minutes de route, je me suis rendu compte que j’avais oublié ma poche à l’aréna. J’étais trop excité en préparant mes affaires! », dit-il en riant. C’est donc un entraîneur qui est venu lui livrer son équipement et ses bâtons, au bord du chemin. Alertés à la dernière minute, la mère du joueur et certains de ses amis ont réussi à arriver à temps afin d’être témoins de ce baptême, contre les Predators de Nashville.
Raphaël Lavoie a le sens du synchronisme. Après sa deuxième partie, le fameux souper des recrues avait lieu. Il s’est joint à Vincent Desharnais et James Hamblin pour compléter le trio qui ramasse une partie de la facture des plus anciens.
À une victoire de la Coupe Stanley
À l’arrivée de Lavoie à Edmonton, l’équipe errait dans les bas-fonds alors qu’elle se trouvait au 32e rang. Lavoie était d’ailleurs présent quand l’entraîneur Jay Woodcroft a été congédié et remplacé par Kris Knoblauch. L’équipe s’est ressaisie. En cours de route, la formation a même connu une séquence de 16 gains consécutifs qui s’est terminée en février.
« Je me suis rendu compte que j’avais oublié ma poche à l’aréna. J’étais trop excité en préparantmes affaires! » – Raphaël Lavoie
C’est ensuite un parcours exaltant qu’ont vécu les Oilers d’Edmonton pendant les dernières séries éliminatoires. Lors de la finale de la Coupe Stanley contre les Panthers de la Floride, le pays s’était rangé derrière l’équipe canadienne. Rappelons que le Canada vit une disette à ce chapitre, alors qu’aucune de ses équipes n’a mis la main sur le précieux joyau depuis 1993.
Lavoie a rejoint les gars à Edmonton pour suivre les séries. Il faisait partie des » Black Aces « . Ceux-ci sont les joueurs supplémentaires ajoutés à une liste pour les séries éliminatoires d’une équipe après la fin de leur propre saison dans les ligues mineures ou ailleurs. Les Black Aces s’entraînent avec l’équipe et doivent être prêts à rejoindre l’alignement si l’un des joueurs réguliers n’est pas en mesure de jouer.
Après avoir tiré de l’arrière rapidement 0-3 lors de la finale, les Oilers ont confondu les sceptiques qui ne croyaient plus en leurs chances en remportant les parties 4, 5 et 6. Les Maple Leafs de Toronto, lors de la saison 1941-1942, ont été la seule formation de l’histoire de la LNH à remporter la Coupe Stanley après avoir perdu les trois premières parties. Edmonton a toutefois baissé pavillon par la marque de 2 à 1 lors du match ultime. « Ça prend beaucoup de détermination pour faire ce qu’ils ont fait. Tu sentais l’énergie dans l’air. Ça vibrait à Edmonton, c’était juste fou », raconte avec émerveillement Raphaël Lavoie.
Vers la LNH
Raphaël Lavoie passe l’été presque exclusivement à s’entraîner. « C’est probablement le plus gros été de ma vie », convient-il. Après avoir goûté du bout des lèvres à la LNH, l’homme est affamé. « Ça fait une couple de camps que j’arrive et que je me dis que j’ai une chance. Je dois y aller une étape à la fois. Je ne peux pas voir trop loin d’avance », nuance le sportif. Il rappelle qu’il y a encore du mouvement au sein de l’organisation.
L’an dernier, les Oilers avaient débuté la saison avec seulement 11 attaquants. Raphaël Lavoie affirme qu’il figurait au douzième échelon de l’équipe à ce chapitre. Plus tôt dans sa carrière, Lavoie était joueur de centre. La ligne de centre est difficile à percer à Edmonton, alors que Ryan Nugent-Hopkins, Adam Henrique, Leon Draisaitl et Connor McDavid occupent cette position. C’est plutôt à l’aile que se développe désormais le grand attaquant chamblyen.
Outre l’aspect sportif, l’humain évolue également. « Tu matures pas mal personnellement », confirme celui qui n’avait que 19 ans à son arrivée avec les Condors, dans la Ligue américaine. Il confie qu’au niveau professionnel, tu ne peux pas que te fier à ton talent. « Dans le pro, tout le monde est bon. Tu dois focaliser sur les détails, jouer sans la rondelle, frapper, l’échec avant, bien jouer dans ta zone et comprendre la game », énumère le gaillard. Il avance aussi vouloir améliorer son contrôle de rondelle en espace restreint.
Côtoyer Connor McDavid
Parlant de contrôle de rondelle en espace restreint, Raphaël Lavoie a côtoyé l’un des plus habiles à cet effet en Connor McDavid. Le capitaine des Oilers est le joueur le plus spectaculaire de la LNH. « C’est un super bon gars. Il est gentil et terre à terre. C’est le meilleur joueur de tous les temps, mais tu ne le saurais pas juste en lui parlant », conclut positivement Raphaël Lavoie.