Des voisins connectés grâce à Nextdoor
Depuis la pandémie, l’application mobile Nextdoor (la porte d’à côté) est en pleine ascension. Le journal en a fait l’expérience pour voir ce que manquent ceux qui ne l’utilisent pas encore et ce qu’elle apporte à ses utilisateurs.
Dans une société vivant en pleine crise sanitaire, où dominent de plus en plus l’individualisme et les réseaux sociaux, les occasions de fréquenter son voisinage et d’être exposé aux réalités des membres de sa communauté se font rares. Renversant la vapeur et exploitant le numérique pour demeurer connectés aux autres plutôt qu’isolés, plusieurs choisissent de se tourner vers l’application Nextdoor, de plus en plus populaire auprès des habitants de la région.
« Jusqu’à présent, nous attirons surtout les voisinages grâce au bouche à oreille (…) » – Nextdoor
Un usage local
À Chambly, à Carignan et à Richelieu, où la communauté d’utilisateurs s’agrandit, de nouveaux arrivants utilisent l’application pour se présenter à leurs voisins et établir un premier contact avec eux. D’autres sollicitent l’avis des gens de leur quartier pour trouver la meilleure pizzeria du coin, un électricien résidentiel ou une couturière abordable pour faire des réparations ou des ajustements sur leurs vêtements. Certains y partagent aussi des photos de leurs paysages ou repaires préférés, tandis que d’autres échangent des conseils pour rester motivés pendant « le blues de l’hiver ». On met son voisinage au courant, tantôt de la disparition de son chat, tantôt de la présence d’un rôdeur, ou encore d’une alerte de déneigement rappelant de ne pas stationner son véhicule dans la rue. On y trouve de l’entraide, mais aussi de bonnes aubaines, justement, à la porte d’à côté : une poussette usagée en très bon état pour 50 $, un ensemble de poignées de portes conservé dans son emballage pour 10 $, des truelles offertes gratuitement, un ensemble de patins avec casque pour enfant à 20 $, des manteaux d’hiver à 50 $, une gaine à 30 $, etc.
L’entreprise ne ment donc pas lorsqu’elle décrit son application comme étant « l’endroit où les communautés se rassemblent pour accueillir les nouveaux voisins, échanger des recommandations et s’informer sur les dernières nouvelles locales. C’est là où les voisins soutiennent les entreprises locales et reçoivent des mises à jour de la part des organismes publics. C’est là où les voisins empruntent des outils et vendent leurs vieux canapés ».
Un phénomène qui s’auto-nourrit
À la fin décembre, 33 millions d’utilisateurs employaient activement Nextdoor. L’entreprise enregistrait alors une croissance annuelle de 20 % en raison de la pandémie, qui a renforcé le besoin d’un moyen de connexion et de rapprochement virtuel entre voisins. Nextdoor rapportait également en avoir tiré, rien qu’avec la publicité, 52,7 M$. Le plus épatant dans tout ça, c’est que Nextdoor n’a, aujourd’hui, presque plus besoin d’investir dans son propre marketing, comptant davantage sur le bouche à oreille et sur l’engouement des voisins déjà conquis pour enrôler les absents. À Richelieu, des utilisateurs ont imprimé la lettre d’invitation électronique normalement générée par l’appli pour ensuite la distribuer dans les boîtes aux lettres de leurs voisins, les incitant à s’y inscrire et à rejoindre leur communauté virtuelle.
« Jusqu’à présent, nous attirons surtout les voisinages grâce au bouche à oreille, à la couverture médiatique et aux invitations par courriel, tout en réservant du contenu aux voisins dont la localité a été vérifiée, a indiqué Nextdoor. C’est l’approche que nous estimons clé pour entretenir la confiance des utilisateurs. C’est aussi ce qui fait que notre croissance reste proportionnelle au marché exploitable. Dernièrement, nous avons commencé à investir dans de nouvelles options pour inspirer les voisins à susciter plus d’engagement, en leur donnant la possibilité de suivre l’actualité de plusieurs quartiers à la fois, de rejoindre des groupes d’intérêt et de rendre le contenu partagé plus engageant grâce à la vidéo. »